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© Shutterstock/New Africa
Des juifs découvrent le Messie
Paris (France)
Nº 731
Nuit de Pâques 2012

La quête spirituelle de Véronique Lévy jusqu’à Jésus

Véronique Lévy, née en 1971 dans une famille juive d’origine algérienne, est une jeune fille de la bourgeoisie parisienne peu ressemblante à l’image que nous nous faisons d’une mystique vivant à l’écart du monde. Du moins jusqu’à sa conversion et la nuit de Pâques 2012, date à laquelle elle est baptisée. Elle est devenue un témoin de l’Évangile, par ses écrits mais avant tout par sa vie unifiée et sa charité. Mystique laïque, elle n’accorde désormais d’importance qu’à Dieu, qu’elle s’efforce de servir.


Les raisons d'y croire

  • Véronique a grandi dans une famille de confession juive. Un de ses arrière-grands-pères était rabbin à Tlemcen. Elle évolue dans un milieu intellectuel, bourgeois et laïque, où la foi a peu de place et où les occasions de parler de la foi chrétienne sont très rares. Il est impossible d’expliquer sa conversion par les seuls facteurs humains.

  • L’histoire de sa conversion n’est pas une reconstitution littéraire a posteriori où l’imagination l’emporterait sur le reste. Le cheminement de Véronique vers le baptême est jalonné de signes surnaturels, comme des songes ou des rencontres providentielles, qu’elle dévoile dans ses témoignages, mais qu’elle garde d’abord dans un grand secret. Elle décrit la présence du Christ, ressentie dès l’enfance, bien avant sa conversion, et parle d’un appel mystérieux qu’elle n’a pu ignorer. Pour la convertie, ses expériences personnelles sont une preuve de la réalité de Dieu.

  • Si cette femme choisit, pour entrer dans l’Église, d’abandonner la vie qui était la sienne et de renoncer à ce que le monde valorise, c’est bien parce qu’elle a fait l’expérience de quelque chose de réel et de bien plus grand.

  • Véronique décrit sa rencontre avec Dieu en des termes amoureux, comme le firent avant elle le Cantique des cantiques, dans l’Ancien Testament, sainte Thérèse d’Avila, sainte Thérèse de Lisieux et tant d’autres… Sa conversion au catholicisme est bien le fruit d’une rencontre avec une personne vivante, le Christ, qui la bouleverse et la transforme.

  • Son terrain psychologique présentait depuis l’adolescence des scories et autres béances. On la croyaitinstable, imprévisible, incapable de construire quelque chose de solide dans l’ordre affectif, et nul n’aurait pensé que Véronique deviendrait un modèle de stabilité et de paix. C’est pourtant le changement qui s’opère avec sa conversion. Ses difficultés psychologiques et la souffrance sous-jacente qu’elle ressentait ont mystérieusement disparu et elle n’est jamais retombée dans ses travers.

  • Après sa conversion, Véronique Lévy choisit une vie de chasteté et de prière. Elle est aujourd’hui devenue une grande priante, une mystique au sens premier du terme, proche de Jésus et de ses sacrements. Elle passe de longs moments en oraison devant le saint sacrement et médite la Bible au quotidien. Ce genre de changement et ce mode de vie sont difficiles à expliquer par des raisons humaines, car ils sont le fruit d’une grâce surnaturelle.

  • Véronique Lévy se considère comme juive accomplie dans le Christ, en continuité avec l’histoire d’Israël. Elle ne voit pas sa conversion comme une rupture, mais bien comme un accomplissement. Cela illustre le lien entre la foi juive et le christianisme et la messianité de Jésus.


En savoir plus

Née le 15 avril 1971, Véronique Lévy grandit dans une famille juive de la bourgeoisie parisienne, à Neuilly-sur-Seine, aux côtés de ses deux frères, Philippe et Bernard-Henri, le célèbre philosophe, de vingt-trois ans son aîné. Leur père, André, est originaire de Mascara (Algérie) et ancien engagé dans les troupes républicaines lors de la guerre d’Espagne, en 1937. Il est alors patron d’une société d’importation de bois africains. Leur mère est Dina Lévy, née Sibon.

C’est dans ce milieu aisé et cultivé que grandit Véronique. Elle entend parler de Jésus pour la première fois à l’âge de trois ans, par une autre petite fille. Mais sa rencontre avec le Sauveur se fait à l’âge adulte, après bien des atermoiements et des expériences. Elle connaît le poids de la douleur assez tôt dans son existence. Lorsqu’elle vient au monde, sa mère s’occupe avec amour de son frère aîné Philippe, qui a été victime d’un grave accident de la route deux ans auparavant et dont il est ressorti diminué. L’enfant observe avec émotion les efforts de sa mère, jour après jour, pour soulager ce frère malheureux qui occupe beaucoup l’attention de la famille… Véronique en ressent un vide, un abandon affectif.

En 1983 – elle a alors douze ans –, sa grand-mère meurt. Elle était très proche d’elle et sa disparition plonge Véronique dans un état inquiétant, où tristesse profonde et cauchemars nocturnes alternent de façon redoutable. Elle aborde ainsi l’adolescence, dans des conditions psychologiques fragiles. Du reste, les années suivantes constituent un long et terrible moment de vertige et de perdition pour elle. Victime d’un viol, elle se replie sur elle-même, ne fait plus confiance à quiconque et réduit ses relations sociales au strict minimum. À seize ans, elle se perd dans une succession d’amours sans lendemain. Les siens l’estiment instable et faible. En elle-même, la quête de sens n’a cependant jamais disparu. C’est à cette époque que ses parents l’envoient en pension, ce qui provoque à ses yeux une rupture compliquée. Elle se sent abandonnée de plus belle.

Mais, un soir, un événement anodin va lui ouvrir les yeux sur d’autres réalités. On projette au réfectoire du collège le film de Franco Zeffirelli, Jésus de Nazareth. C’est une découverte totale. Bien entendu, Véronique a entendu parler de l’Évangile, mais de manière livresque, intellectuelle, distante, comme un sujet historique, non comme le Messie. Elle se souvenait de la petite fille qui avait prononcé son nom devant elle, sur une plage d’Antibes, où elle séjournait en vacances, lorsqu’elle avait trois ans. Le film la bouleverse et l’ébranle. Cette soirée est, sans qu’elle le sache immédiatement, un point de départ essentiel sur le chemin qui la mènera au Christ.

Son cheminement personnel sera encore bien long. Pendant près de vingt-cinq ans, elle va s’interroger, rechercher le sens de sa vie, de son travail, de l’amour ici-bas. Elle se met à lire des ouvrages spirituels et de temps à autre la Bible. Elle s’informe et prie parfois secrètement sans que personne ne le sache. Son père lui avait dit que son nom demeurait celui d’une des douze tribus d’Israël…

Elle chemine lentement sans que personne, ou presque, ne vienne à son secours. Elle entreprend des études de lettres, puis les abandonne pour celles d’infirmière, et prend des cours de théâtre, mais tout ceci ne débouche sur rien de concret. Elle crée enfin des bijoux, activité dans laquelle elle fait preuve d’un vrai talent.

Au début des années 2000, la rencontre providentielle avec le père Pierre-Marie Delfieux, fondateur des Fraternités monastiques de Jérusalem, dont la première communauté est installée dans la paroisse Saint-Gervais du quatrième arrondissement de Paris, va lui permettre de décider de ses futurs engagements spirituels. C’est grâce à Dieu et grâce à ce prêtre que Véronique décide d’orienter sa vie vers le Christ. « En lui, j’ai retrouvé un père qui bénit, qui console et qui voit l’enfant blessé au-delà des masques », témoigne-t-elle. Après deux ans de catéchuménat, elle est baptisée dans la nuit de Pâques 2012, en présence de son frère Bernard-Henri, dans la joie parfaite de sa rencontre avec la personne de Jésus, et convaincue que son appartenance au peuple d’Israël, qu’elle ne renie en rien, a trouvé son épanouissement dans le christianisme.

Sa conversion est définitive. Au-delà du rite baptismal, Véronique a saisi que désormais chacun de ses actes, chacune de ses pensées, sera « aimanté » par l’amour infini du Sauveur. Pensant d’abord à devenir carmélite, elle prononce un vœu de chasteté privé.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au delà

Depuis 2015, elle a publié plusieurs ouvrages relatant sa conversion et son existence chrétienne, dans lesquels elle pose un nouveau regard sur le monde et sur les hommes, un regard d’amour dans une paix enfin trouvée, la paix de la prière en Dieu.


Aller plus loin

Le site Internet de Véronique Lévy .


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