
Marie ne cherche pas à l’extérieur mais à l’intérieur
21 mai – France, Arras : Notre Dame des Ardents (1105)
La Parole qui vient d’en haut appelle Marie à être la mère du Messie davidique tant attendu. Il sera roi, non pas à la manière humaine et charnelle, mais à la manière divine et spirituelle. Son nom sera « Jésus », qui signifie « Dieu sauve » (cf. Lc 1,31 ; Mt 1,21), rappelant à tous et à jamais que ce n’est pas l’homme qui sauve, mais Dieu seul. Jésus, en effet, est celui qui accomplit les paroles du prophète Isaïe : « Ce n’est pas un envoyé ou un messager, mais sa présence qui les a sauvés avec son amour et sa pitié. » (Is 63, 9).
Cette maternité absolument unique bouleverse Marie. Et en femme intelligente qu’elle est, c’est-à-dire capable de lire à l’intérieur des événements (cf. Lc 2, 19.51), elle cherche à comprendre, à discerner ce qui lui arrive. Marie ne cherche pas à l’extérieur mais à l’intérieur. Et c’est là, au plus profond de son cœur ouvert et sensible, qu’elle entend l’invitation à faire totalement confiance à Dieu, qui a préparé pour elle une « Pentecôte » particulière. Comme au début de la création (cf. Gn 1,2), Dieu veut « couver » Marie de son Esprit, une force capable d’ouvrir ce qui est fermé sans le violer, sans affecter la liberté humaine ; il veut l’envelopper dans la « nuée » de sa présence (cf. 1 Cor 10,1-2) pour que le Fils vive en elle et qu’elle vive en lui.
Et Marie est illuminée par la confiance : elle est « une lampe à plusieurs lumières ». Marie accueille le Verbe dans sa propre chair et s’engage ainsi dans la plus grande mission jamais confiée à une créature humaine. Elle se met au service, non pas comme esclave, mais comme collaboratrice de Dieu le Père, emplie de dignité et d’autorité pour administrer, comme elle le fera à Cana, les dons du trésor divin, afin que beaucoup puissent y puiser à pleines mains.
Sœurs et frères, apprenons de Marie, Mère du Sauveur et notre Mère, à laisser nos oreilles s’ouvrir à la Parole divine, à l’accueillir et à la conserver, afin qu’elle transforme nos cœurs en tabernacles de sa présence, en foyers hospitaliers où grandit l’espérance.