
Sainte Edwige de Silésie et les anges
L’abbaye cistercienne de Trzebnica (Pologne, Silésie) héberge depuis 1238 une religieuse prestigieuse, en la personne d’Edwige (1174-1243), reine de Pologne. Sa sœur Agnès a épousé le roi de France Philippe Auguste. Edwige est la tante de sainte Elisabeth de Hongrie.
D’abord mariée à Henri Ier le Barbu, elle devient veuve en 1238. A cette époque, elle est déjà connue pour sa charité inlassable qu’elle exerce en faveur des déshérités. Elle porte secours, distribue argent et bijoux, soigne…
De son union est né un fils en 1191, Henri le Pieux, duc de Cracovie, qui embrasse la carrière militaire. Il cherche à unifier le royaume de Pologne mais en 1241, il est tué lors de la bataille de Legnica (Basse-Silésie) contre l’armée mongole de la Horde d’Or.
Moniale depuis trois ans, Edwige apprend la nouvelle. Elle fait preuve d’un courage exemplaire. Telle est la volonté de Dieu dit-elle, mais le choc est dur.
Peu après, au cours d’une nuit où elle peine à trouver le sommeil, une vision d’une grande beauté envahit son esprit et son cœur. Elle se sent projetée dans un océan lumineux, au-delà du monde matériel. Elle a l’impression d’approcher la Jérusalem céleste. Soudain, des anges apparaissent. Ils sont comme immatériels.
Puis elle aperçoit subitement d’autres créatures angéliques qui portent respectueusement « l’âme » de son fils, Henri le Pieux, jusqu’au sommet de ce lieu paradisiaque, dans un silence pénétrant.
Edwige, future sainte patronne de la Silésie, est alors une humble cistercienne. Elle confie ce fait à son directeur spirituel, le dominicain Ceslas (+ 1242), lui aussi béatifié.
Elle-même est canonisée dès 1267.
Source : d’après AASS, octobre, t. 8, p. 200-267 ; Robert Folz, Les Saintes reines du Moyen Âge en Occident(VIe-XIIIe siècle), Flammarion, 1992.