
Saint Odon de Cluny (vers 879-942) : son manuscrit est préservé miraculeusement de la pluie
A l’automne 942, Odon, abbé du puissant ordre monastique de Cluny, séjourne à Rome (Italie), au couvent Saint-Paul. Bien que l’âge et la fatigue se fassent sentir, il ne refuse jamais rien à quiconque. Aussi lorsque l’abbé Baudouin lui demande de corriger le livre de la Vie de saint Martin composée jadis par Sulpice Sévère, il accepte en souriant.
Le scriptorium (bibliothèque) du monastère est assez sombre. Odon demande à un moine copiste de prendre les notes sous sa dictée.
Tandis qu’ils travaillent, on sonne l’office du soir. Or, selon la Règle de saint Benoît, tous les moines doivent tout abandonner à l’instant où ils entendent la cloche pour aller à l’église où l’office va être célébré. Odon et son aide abandonnent ainsi leur manuscrit ouvert.
Dehors, le vent rugit et la pluie battante tombe sur la Ville éternelle. Au matin, certains bâtiments du monastère sont inondés ; l’eau a pénétré dans le scriptorium. De nombreux livres sont perdus.
Mais, fait inexplicable, celui d’Odon est mouillé uniquement autour des marges. Aucune lettre n’a été endommagée !
« C’est Odon qui est à l’origine de ce miracle », entend-t-on alors. Et le saint de répondre : « il n’en est rien. C’est saint Martin qui a intercédé pour notre travail. »
Source : d’après Jean de Salerne, Joannis Vita Odonis abbatis cluniacensis, Migne, Patrologie latine, 133.