
Saint Macaire l’Arménien (2e moitié du Xe siècle-1012) a une vision de saint Bavon
Antioche (Syrie), la cité dont j’ai été archevêque, est à présent si lointaine, songe Macaire en entrant dans Gand (Belgique), en ce jour de 1011, avec trois compagnons qui l’ont suivi jusque dans le désert du Proche-Orient.
Il est accueilli au monastère bénédictin de Saint-Bavon de Gand où l’abbé Eremboldus a fait exposer les reliques du fondateur de la communauté, saint Bavon, l’évangélisateur de la région quatre siècles auparavant.
Une nuit, Macaire peine à trouver le sommeil. Une pensée l’obsède : a-t-il eu raison d’abandonner les fidèles d’Antioche pour vivre en solitaire ? Serait-il un mauvais chrétien ?
Soudain, une grande lumière envahit la pénombre de sa cellule au centre de laquelle le saint distingue un homme vêtu d’un habit religieux. « Qui es-tu ? » lui demande-t-il, affolé.
« Je suis Bavon, celui que tes frères vénèrent actuellement en ce lieu. Sois sans crainte. Tu as trouvé grâce aux yeux de Dieu. »
Mort de la peste, Macaire est canonisé dès 1067, en présence du jeune roi de France, Philippe Ier.
Source : d’après Gérard Dédéyan, « Les arméniens en occident. Fin Xe-début XIe siècle ». Actes des Congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement public supérieur, 9, Paris, 1978, p. 123-139.