
Le signe miraculeux d'Adèle de France (1009-1079)
Adèle, fille du roi Robert II de France, belle-mère de Guillaume le Conquérant, femme d'une grande foi, fonde une abbaye à Messines, près d'Ypres (Belgique, Flandre occidentale) où vivent une trentaine de sœurs. Devenue veuve, Adèle s'y retire en y amenant une relique sans prix : un morceau de la croix du Christ.
Une nuit, elle est réveillée en sursaut : la Vierge se tient près d'elle, dans une clarté qui remplit sa cellule. Marie lui demande de ne pas garder la sainte relique pour elle, mais de la proposer à la vénération de tous les fidèles. Au matin, Adèle pense qu'elle a rêvé. Elle oublie vite la recommandation céleste. La nuit suivante, la Vierge l'interpelle une seconde fois, en vain.
La Mère de Dieu apparaît une troisième fois. Elle dit fermement qu'à son réveil, elle trouvera un « signe » prouvant la vérité de ses propos : un fil courant jusqu'à l'autel de l'église abbatiale, et explique qu'elle devra le ramasser, l’enrouler autour de sa main, et le suivre avec le reliquaire de la croix partout où elle ira, jusqu’à ce qu’elle soit fatiguée : ce sera l'itinéraire de la procession de la Vraie Croix. Le matin, Adèle découvre le fil en question. Elle demande pardon pour son incrédulité. Puis elle suit le fil qui la conduit jusqu'à l'église.
Jadis, chaque année, le jour de la fête de l’Exaltation de la Vraie Croix, une procession était organisée le long de cet itinéraire du « signe » de Marie, au terme de laquelle on vénérait la relique de la croix.