La prière de saint Adam Chmielowski (1845-1916) interrompt une séance de spiritisme

Adam Chmielowski a 18 ans lorsque éclate en Pologne une l'insurrection contre l'occupation russe. Il traverse mille dangers. le 1er octobre 1864, un événement change sa vie : il est grièvement blessé à la jambe et on l'ampute à vif le jour même.

On le retrouve en 1868 à Cracovie (Pologne) où, après une formation à l'école des Beaux-Arts de Varsovie, il se met à peindre, en priant sans cesse.

Il fréquente une famille honorable, les Siemienski, catholiques fervents. A cette époque, Monsieur Siemienski s'intéresse aux idées scientistes du temps. Il a découvert le spiritisme, alors en pleine vogue et, bien que sachant les conseils de l’Église à ce sujet, il organise des séances où l'on évoque les « esprits ».

Son épouse, très croyante, constatant que son mari et leurs amis participent aux tables tournantes, a reçu un conseil de son confesseur : il lui faut garder son chapelet sur elle pendant les séances.

Un soir, le futur saint est invité à une de ces réunions. Il est assis avec des amis autour d'une grande table en chêne, si lourde que deux hommes ont de la peine à la déplacer. La séance débute. Le meuble se met à remuer. Puis elle tourne, « bondit ». En même temps, des coups « secs et violents » se font entendre.

Mme Siemienski, assise un peu plus loin, récite son chapelet à voix basse. Adam ne la quitte pas des yeux et prie à l'unisson, dans une attitude de recueillement qui contraste avec le reste des convives.

N'y tenant plus, l'épouse se lève et lance son chapelet sur la table tournante. On entend alors comme une détonation d'arme à feu et la table s'immobilise en une seconde.

Après avoir rallumée la lumière, les témoins constatent que l'épaisse table de chêne est fendue en deux morceaux. Par la prière d'Adam et celle de Madame Siemienski, Dieu vient de faire passer le goût du spiritisme à son époux. Saint Jean-Paul  I a béatifié Adam en 1983 puis l'a déclaré saint six ans plus tard.

Lorsqu'il était encore étudiant à Cracovie, Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II, écrivit une pièce de théâtre (« Frère de Dieu ») consacré à son compatriote, Adam Chmielowski.