La bienheureuse Elisabeth Canori Mora prophétise la conversion de son époux (1774-1825)

À la Noël de 1824, un nouvel œdème compromet les chances de survie d’Élisabeth Canori Mora, mère de famille italienne engagée dans un tiers ordre des Trinitaires, malade depuis de longs mois. Son mari, Cristoforo, avocat qu'elle a épousé en 1796, a ruiné le ménage et l'a trompé allégrement. Pourtant, elle ne lui fait aucun reproche concernant son triste passé et lui témoigne un amour inconditionnel.

Cette fois, Élisabeth déclare que cet œdème sera sa dernière maladie. Elle est heureuse de voir son mari à ses côtés en cet instant si particulier. Peu avant minuit, la future bienheureuse se penche vers Cristoforo, installé à ses côtés, et lui dit : « Tu reviendras à Dieu après ma mort, lui dit-elle, tu reviendras à Dieu pour rendre gloire ».

Sur le moment, le mari met ce propos au compte de la maladie de son épouse.

Au soir du 5 février 1825, Élisabeth, entourée de ses filles, s'éteint doucement. Ce soir-là, Cristoforo, comme à son habitude, rentre à l'aube. Pris d'un immense remords en découvrant sa femme sans vie, il pleure amèrement. En lui, quelque chose vient de céder.

Peu après, il se confesse à un prêtre. Il change ses habitudes. Dieu l'appelle. En 1834, il frappe à la porte des Franciscains où il est admis. Il sera même ordonné prêtre. Il meurt saintement le 8 septembre 1845, jour de la Nativité de Notre-Dame, une fête qui était très chère à son épouse, Élisabeth, béatifiée en 1994.