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© domaine public / Musée historique dominicain
30 octobre, année C

La bienheureuse Bienvenue Bojani vainqueur du serpent

Bienvenue vient au monde à Cividale del Fruiti (Italie, Frioul) en 1255, dans une famille de la noblesse locale. Elle va passer la plus grande partie de sa vie entre son domicile qu’elle partagera avec sa sœur Marie et un couvent dominicain proche où son autre sœur, Béatrice, a fait profession. Très tôt, elle tombe malade. Alitée pendant cinq ans, elle est incapable d’absorber une quelconque nourriture. Deux fois par semaine, une religieuse l’a met sur son dos pour la porter à l’église conventuelle. Sujette à des visions mystiques, elle est aussi la proie à des attaques démoniaques d’une rare intensité.

Un soir, tandis qu’elle prie dans sa petite chambre, elle sent subitement près d’elle une « présence froide », vivante et silencieuse. Incapable de quitter son lit, elle est saisie d’une grande peur. Elle pousse un cri lorsque la « forme » s’approche d’elle, la touche et s’étend tout le long de son corps. Elle est glacée. 

Poussée par l’angoisse, elle parvient à tourner la tête. Ses yeux la tromperaient-elle ? Collée contre sa colonne vertébrale, du bas en haut de son dos, un serpent la fixe de son regard menaçant.

Bienvenue a compris. L’animal n’appartient pas à l’ordre du vivant. C’est un mode de présence du diable, aux apparences extrêmement réalistes. Ce n’est pas la première fois que Satan l’attaque de la sorte.

Elle ne connaît qu’une issue. Elle se met à prier la Vierge Marie. Au bout de quelques secondes, la bête disparaît, laissant la bienheureuse épuisée mais dans un climat de paix retrouvé.

Source : d’après Rosa Giorgi, Le Petit livre des saints, Larousse, 2006, p. 202 ; Michela Catto, « Benvenuta Boiani », Les Femmes mystiques. Histoire et dictionnaire, sous la direction d’Audrey Fella, Robert Laffont, 2013, p. 159-161.

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