
Une messe miraculeuse dans le désert d'Egypte
Au cours de l'Antiquité tardive, le père égyptien Daniel le Faranite rapporte le prodige eucharistique suivant : un prêtre nommé Arsenio, vivant dans le désert de Scété (Scetis), homme « très laborieux », connaissait des difficultés spirituelles. Son entourage le disait parfois « faible dans sa foi ».
Il se montrait charitable envers les nécessiteux mais il lui arrivait de se tromper par ignorance, en particulier sur des questions théologiques. Ainsi il affirmait : « Le pain que nous mangeons n’est pas réellement le Corps du Christ, mais juste un symbole ».
Deux prêtres déjà âgés entendirent ces paroles. Sachant qu’elles venaient d’un homme pieux et bon ils ne lui en tinrent pas rigueur. Ils allèrent chez lui et lui déclarèrent : « Père, nous avons entendu dire que quelqu’un soutenait une thèse contraire à la foi : le pain que nous recevons ne serait pas réellement le Corps du Christ, mais un symbole ».
Le père Arsenio dit alors : « C'est moi qui le dit ! ».
Ils essayèrent alors de l’exhorter : « Tu ne dois pas croire à cela, mais à ce que l’Église a transmis. Nous croyons que ce pain est le Corps du Christ et que ce Calice est son sang, réellement et non pas comme un symbole ».
« S’il n’arrive pas un fait pour me convaincre, je ne serai pas persuadé », répondit le prêtre sceptique.
Les deux visiteurs lui dirent : « Cette semaine nous prierons Dieu sur ce mystère et nous croyons que Dieu nous le révélera ».
À la fin de la semaine, le dimanche, tous trois allèrent à l’église en restant à l’écart ; Arsenio était au milieu de ses deux confrères, sur une marche.
Lorsque le pain fut posé sur l’autel en sacrifice, tous les trois virent à sa place un enfant ; et lorsqu'il rompit le pain, un « ange du Seigneur » descendit du Ciel tenant une épée avec laquelle il immola l’enfant et versa le sang dans le calice. Aussi, quand ils s’approchèrent de l'autel pour communier, Arsenio reçut réellement de la « chair saignante ».
À cette vue il fut terrorisé et se mit à hurler : « Je crois Seigneur que ton pain est le Corps et que le calice est ton Sang ! ». Aussitôt la chair qu’il avait dans sa main prit les apparences du pain.
Il communia en louant Dieu.