
Un miracle à Chicago
Un terrible incendie ravage Chicago (États-Unis, Illinois) du 8 au 10 octobre 1871. C'est l'une des plus grandes catastrophes survenues dans cette partie du monde au XIXe siècle. On dénombre 300 victimes, 18000 bâtiments ravagés, 100 000 sans-abris.
Pendant l'incendie, la paroisse catholique Saint-Patrick est le théâtre d'un événement prodigieux. Au soir du 8 octobre, les flammes menacent l'église, construite en bois. Les secours tardant à arriver sur place, un jeune catholique s'élance vers l'édifice pour sauver ce qui pouvait l'être encore.
Il frappe d'abord de toutes ses forces à la porte du presbytère mais personne ne répond. Prenant alors son courage à deux mains, il pénètre dans l'église cernée par l'incendie.
Il se rend tout droit au tabernacle qu'il défonce et en retire le ciboire dans lequel sont conservées plusieurs hosties consacrées.
S'apprêtant à sortir, il s'aperçoit que l'escalier qu'il venait d'emprunter en entrant est en feu. L'unique chance de survie reste la sacristie dont la fenêtre donne sur la rue. Mais celle-ci est située à près de sept mètres du sol ! Le jeune homme supplie Jésus, « qu'il serre alors contre lui », selon ses propres mots, de le secourir.
Il coince alors le ciboire à l'intérieur de sa veste qu'il boutonne jusqu'au col, ouvre la fenêtre de la sacristie et... regarde en bas... « Impossible, c'est la mort assurée » pense-t-il à voix haute.
Dans un ultime effort, il crie le nom de Jésus, se cramponne sur le rebord de la fenêtre et saute dans le vide. C'est l'impensable : il n'a pas une égratignure !
Rentré chez lui, il s'aperçoit que ses cheveux et ses vêtements ont été atteints par le feu.
Jean-Marie Mathiot, Miracles, signes et prodiges eucharistiques, du début du christianisme à nos jours, Hauteville, Le Parvis, 2018, p. 259.