
Saint Edouard, roi d'Angleterre, et l'Enfant-Jésus
Saint Édouard, roi d'Angleterre, assiste un jour à la messe dans le monastère de Saint-Pierre de Londres. Quand ses devoirs politiques lui laissent un peu de repos, le souverain, profondément pieux, aime se retirer dans le silence des cloîtres. La cérémonie se déroule dans la ferveur et le roi est enchanté des chants grégoriens qu'il écoute avec délice. Parvenu à la consécration, le célébrant se fige. Il ne parvient plus à détacher son regard de l'hostie qu'il vient de consacrer : celle-ci a comme disparu, laissant la place à l'Enfant-Jésus d'une beauté radieuse, apparu soudainement. L'apparition tend alors la main droite en direction d’Édouard, assis au premier rang, puis fait un signe de croix pour le bénir. Toutefois le souverain ne semble pas l'avoir aperçu car il prie le front incliné, la tête entre les mains. Un de ses compagnons, le comte Leofroy, témoin du phénomène, désireux de le faire participer à ce prodige, l'en avertit. « Ce que vous voyez, je le vois aussi », lui répond le monarque. Puis l'Enfant-jésus disparaît, permettant l'achèvement de la cérémonie. Au terme de celle-ci, Édouard s'adresse à son ami : « Je vous en supplie, par la majesté de celui que nous avons vu, mon cher leofroy, que jamais personne ne sache ces choses, tant que nous vivrons ». C'est en effet en 1066, après la mort d’Édouard d'Angleterre, que l'entourage a appris le miracle eucharistique de Londres.
Jean-Marie Mathiot, Miracles, signes et prodiges eucharistiques, du début du christianisme à nos jours, Hauteville, Le Parvis, 2018, p. 319.