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Miracles eucharistiques
Syracuse (État de New York, États-Unis)
Nº 590
Mars 1898

L’Enfant Jésus de Prague dans une hostie (1898)

En mars 1898, pendant une adoration eucharistique dans l’église américaine Saint-Joseph de Syracuse, dans l’état de New York, deux enfants de chœur, assis devant, sont distraits. Une dame se lève discrètement et chuchote à l’un d’eux : « Cher enfant, sois plus attentif. Ne vois-tu pas le petit Jésus devant toi qui te regarde ? » Le garçon lève alors les yeux vers l’ostensoir et s’exclame : « Oh ! L’Enfant Jésus ! » La vision dure plus d’une heure et toutes les personnes présentes dans l’église observent le prodige. Les témoignages concordent et les dizaines de descriptions recueillies, dont plusieurs sous serment, rapportent avec force détails les caractéristiques de l’Enfant Jésus de Prague.


Les raisons d'y croire

  • Les témoins oculaires du prodige, dont le nombre s’élève à plusieurs dizaines, sont des personnes parfaitement intégrées sur les plans professionnel et familial. Aucun d’eux n’a jamais souffert de troubles mentaux. Il est impossible d’imaginer que chacune de ces personnes ait menti ou à ce point « embelli » la réalité.

  • Les jours qui suivent, une dizaine d’entre eux sont interrogés de façon rigoureuse : individuellement, plusieurs fois et en présence de différents enquêteurs. Ces derniers ne sont pas seulement des ecclésiastiques (l’évêque de Syracuse, Mgr Patrick Ludden, y prend personnellement part), mais aussi des responsables municipaux et régionaux, et des représentants de la loi.

  • L’hypothèse de l’illusion d’optique a été analysée, sans finalement se révéler convaincante. Une illusion sensorielle peut parfaitement se produire, mais, en règle générale, sa durée ne dépasse pas quelques minutes. Or, la vision de l’Enfant Jésus (en mouvement, ce n’est donc pas un reflet) dure près de quatre-vingt-dix minutes et elle est constatée quel que soit l’endroit où les observateurs se trouvent dans le bâtiment. Il est invraisemblable que tant de personnes se soient trompées pendant un laps de temps aussi important.

  • Certains affirment que les fidèles ont été victimes d’une suggestion collective : en fixant longtemps la statue de l’Enfant Jésus de Prague, leur cerveau aurait projeté son image à l’intérieur de l’ostensoir. Faux ! D’abord, pourquoi dans l’ostensoir, et non à un autre endroit de l’église ?

  • La description de la vision, telle qu’elle est relatée par des dizaines de témoins interrogés séparément, est bien celle de l’Enfant Jésus de Prague, jusque dans les moindres détails. Or, le prêtre vient d’installer une petite statue de l’Enfant Jésus de Prague. Mais, ce jour-là, elle est encore inconnue de la plupart des paroissiens. La vision ne saurait donc être le fruit d’une suggestion ou d’une hallucination collective : les différents témoignages ne concorderaient pas de cette façon. On voit mal dans la vie des habitants de Syracuse ce qui aurait pu déclencher une épidémie visionnaire précisément à cette date…

  • La réaction du curé face au prodige est remarquable et traduit un comportement calme, réfléchi, stable, bien éloigné de tout faux sensationnalisme. Il en va de même de la dame de la paroisse qui est venue parler aux enfants de chœur : aucun signe chez elle de panique ni d’exaltation religieuse.

  • Si cette vision avait été le fruit d’un processus psychique, quel qu’il soit, elle n’aurait probablement pas provoqué de fruits positifs, comme ce fut le cas à Syracuse : conversions, retour à la foi et à la pratique sacramentelle… L’apparition de Jésus devant l’hostie s’est passée avant le début du carême, durant lequel les chrétiens sont justement appelés à approfondir le culte eucharistique.


En savoir plus

En mars 1898, quelques heures avant le début du carême, le curé de la paroisse Saint-Joseph, à Syracuse (état de New York, États-Unis) installe dans son église une statuette de l’Enfant Jésus de Prague , qu’il a pris soin de nettoyer. Comme il désire orienter la prière de ses paroissiens vers le culte eucharistique, il organise avec soin la solennité des Quarante-Heures, une forme d’adoration continue qui a souvent lieu avant l’ouverture du carême. Le sermon qu’il a préparé porte sur la présence réelle de Jésus dans le saint sacrement. Dans l’après-midi du lendemain, toute la paroisse participe dans un profond recueillement à l’adoration du saint sacrement.

Assise dans la première rangée des bancs de l’église, une paroissienne observe les deux enfants de chœur qui, assis sur des tabourets, sont devenus distraits depuis quelques instants. Elle s’approche discrètement de l’un d’eux et lui dit à l’oreille : « Cher enfant, sois plus attentif. Ne vois-tu pas le petit Jésus devant toi qui te regarde ? » Le garçon lève alors les yeux vers l’ostensoir et s’écrie d’une voix tonitruante : « Oh ! L’Enfant Jésus ! » Surpris par cet éclat de voix, la dame et l’autre enfant de chœur tournent en même temps leur regard vers l’autel. C’est la stupeur : ils découvrent à leur tour à l’intérieur de l’ostensoir l’Enfant Jésus de Prague, superposé en quelque sorte à l’hostie consacrée. La vision est celle d’un être vivant, souriant, entouré de « rayons lumineux ». Il porte une couronne et un manteau et lève les doigts pour bénir les fidèles.

La paroissienne qui venait de solliciter les enfants de chœur se lève et invite calmement les fidèles réunis à contempler le prodige et à prier. Les personnes présentes sont unanimes. Aucun témoignage n’est discordant : l’Enfant Jésus est visible de n’importe quel endroit de l’église ! D’abord dubitatif, le curé constate les faits à son tour.

Au total, la vision va durer plus d’une heure ; elle disparaît doucement au début de la récitation du chapelet. Le prêtre se dit alors intérieurement qu’il vaut mieux nepas faire de tapage autour de cet événement. Mais, dans les heures qui suivent, il est tout de même assailli par un grand nombre de personnes, dont un journaliste local, puis, en provenance des quatre coins de l’Amérique du Nord, par des équipes de reporters. Il a depuis lors écrit lui-même plusieurs articles dans des quotidiens pour raconter ce qui s’est passé dans son église de Syracuse. Les fruits spirituels liés à ce miracle (conversions, retour à la foi et à la pratique sacramentelle…) sont aujourd’hui bien connus des autorités ecclésiastiques du diocèse.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au delà

Le Christ Jésus est présent de multiples manières dans son Église : dans sa parole, dans la prière des fidèles (cf. Mt 18,20 ), dans les pauvres, les malades, les prisonniers (cf. Mt 25,31-46 ), dans les sacrements dont il est l’auteur… Mais, surtout, il est présent dans chaque hostie consacrée (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 1373). Ce dernier enseigne encore : « Cette présence, on la nomme "réelle", non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas "réelles", mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend présent tout entier » (Catéchisme de l’Église catholique, 1374).


Aller plus loin

Jean-Marie Mathiot, Miracles, signes et prodiges eucharistiques, du début du christianisme à nos jours, Hauteville, Le Parvis, 2018, p. 261-263.


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