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Dimanche 10 décembre 2023

Le Saint-Sacrement guérit une jeune femme

Archelles (France, diocèse de Rouen), 14 juin 1770. Suzanne-Marie de Rassent, 23 ans, fille du seigneur local, se prépare pour les cérémonies de la Fête-Dieu qui vont être célébrées près du château familial, à une encablure de Dieppe.

Depuis l'âge de sept ans, la jeune femme est atteinte de pathologies multiples, douloureuses et invalidantes. Depuis quelques semaines, ses souffrances ont redoublé ; ses membres sont perclus et les siens craignent le pire. Elle ne peut se nourrir convenablement, ne conservant presque aucun aliment. De ce fait, elle est incapable de communier.

Elle se fait transporter auprès d'une fenêtre du château, qui donne sur la cour principale, pour assister à la procession du jour, « pour voir Jésus-Christ » avant de mourir selon ses mots. Suzanne-Marie congédie sa domestique, en lui demandant de rejoindre les autres fidèles car elle entend rester seule.

Elle tente de s'agenouiller une première fois avant l'arrivée du cortège dans la cour, en vain. Les chants entonnés par les prêtres et les fidèles se rapprochent. Elle essaye une seconde fois de se mettre à genoux mais son corps ne répond plus.

Le Saint-Sacrement est à présent sous sa fenêtre ouverte. La jeune femme pousse alors les chaises autour d'elle et se laisse tomber à terre. Puis, dans une prière profonde, elle demande seulement à Jésus la grâce d'une bonne mort, mais non sa guérison.

Soudainement, elle sent en elle un phénomène étrange, comme si son sang se mettait à bouillir. Les ecchymoses qui rendaient jusqu'à lors le moindre contact sur sa peau extrêmement douloureux disparaissent. Elle est envahie par une force extraordinaire...

Elle se relève sans même y réfléchir, s'assied sur une chaise ; elle ne ressent plus aucune douleur. Pour la première fois depuis la fête de l'Ascension, elle peut appuyer son dos contre le dossier de la chaise.

Entre temps, la sœur de Suzanne-Marie est entrée dans le château. Parvenue à l'étage où se trouve la miraculée, elle manque de tomber évanouie : elle ne reconnaît pas sa sœur, debout, radieuse, qui vient à sa rencontre. Elle la prend pour un fantôme !

Ce même jour, Suzanne-Marie participe aux différents offices, mange de tout sans difficulté et s'habille seule, sans l'aide de quiconque.

Quelques jours plus tard, la jeune femme informe le curé, son vicaire et les fidèles de sa guérison. Une cinquantaine de personnes attestent la vérité des faits. Ce rapport est transmis à Mgr Dominique de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen (France) qui publie à son tour un mandement officiel. Ce document parle du prodige dans les termes suivants : « extraordinairement, subitement et parfaitement guérie d'une infirmité considérable… » Le prélat autorise un Te Deum en action de grâces solennelles en l'église paroissiale d'Archelles, et chaque année, lors de la Fête-Dieu, la procession eucharistique devra faire une halte « où la dite guérison a été opérée ».

Jean-Marie Mathiot, Miracles, signes et prodiges eucharistiques, Hauteville, Le Parvis, 2018, p. 226-228.

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