
Avec Marie, dire "oui"
Mise en contexte
« Les anges à la crèche de Jésus » est une courte pièce représentée le 25 décembre 1894 au Carmel, pour la veillée de Noël. Elle fait partie des trois pièces écrites par Thérèse autour du mystère de Noël, avec « LeDivin Petit Mendiant de Noël » et « la Fuite en Egypte ». Thérèse donne la parole à cinq anges venus se prosterner devant l’Enfant Jésus, pour chanter le « mystère ineffable » de l’Incarnation : l’Ange de l’Enfant Jésus, l’Ange de la Sainte Face, l’Ange de la Résurrection, l’Ange de l’Eucharistie, l’Ange du Jugement Dernier.
Thérèse m'écrit
« L'ANGE DE L'EUCHARISTIE
Pain vivant descendu des Cieux !... Grappe dorée qui fera germer les vierges, daigne aussi me faire entendre le doux son de ta voix, à moi qui jusqu'à la fin des siècles t'adorerai dans le sanctuaire. O Verbe divin ! que l'amour doit réduire au silence, il faudrait que les ministres de tes autels te touchent avec la même délicatesse que Marie lorsqu'elle t'enveloppe de langes... Mais hélas ! bien souvent ton amour sera méconnu et tes prêtres ne seront pas dignes de leur sublime caractère... O Dieu caché !... dis-moi, que pourrai-je faire afin de te consoler ? »
Je comprends
En ce 20 décembre, à quelques jours de Noël, nous entendons l’évangile de l’Annonciation. Notre Dieu se fait homme ! Dans cette pièce des Récréations Pieuses, Thérèse donne à contempler par le céleste intermédiaire des anges combien les mystères de l’Incarnation, de la Croix, de la Résurrection, et de l’Eucharistie sont liés, intimement unis en un seul mystère, tout entier présent en cet enfant d’humilité, langé et déposé dans une mangeoire. Il est le divin enfant, déjà crucifié et déjà ressuscité, qui se fait encore plus petit dans l’hostie pour s’offrir à chaque messe en sacrifice pour notre salut. L’ange de l’Eucharistie s’attriste que ce « Pain vivant descendu des Cieux » ne soit pas toujours touché par les prêtres « avec la même délicatesse que Marie lorsqu’elle [enveloppe Jésus] de langes. »
A l’ange de l’Eucharistie qui demande à « Dieu caché » dans l’hostie comment le consoler du manque d’égards et d’amour des « ministres de [s]es autels », Jésus exprime son désir que des âmes viennent le visiter au tabernacle chaque jour.
La pièce se conclut par le chœur des anges qui aimeraient tant, « dans leurs ravissements », s’approcher encore plus de l’Enfant Jésus, qu’ils voudraient eux-mêmes « devenir enfants ».
Je prie et j'agis
Nous pouvons aujourd’hui consoler Jésus en nous faisant petits comme des enfants pour nous approcher de lui dans l’Eucharistie, dans l’adoration, ou près du tabernacle.
Demandons à Marie, Notre-Dame de l’Annonciation, d’imprimer en nos cœurs la pureté de son « oui » : par son total abandon à la volonté du Père, elle nous montre le chemin de l’enfance spirituelle, celui qui ouvre toutes grandes les portes du Royaume.