L'espérance

La vertu d’espérance est essentielle pour orienter notre vie et notre prière. Seconde des trois vertus théologales, elle est un don de l’Esprit Saint et sollicite également notre volonté. Si le Christ est le fondement de notre espérance, la Vierge Marie, comme le Christ, nous offrent un modèle de vie en espérance.


Quelques définitions de l’espérance

Le Catéchisme de l’Église catholique définit ainsi l’espérance :

« L'espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons le royaume des cieux et la vie éternelle comme notre bonheur, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en nous appuyant non sur nos propres forces, mais sur le secours de la grâce de l'Esprit Saint » (CEC n° 1817).

Dans le Livre des mérites de la vie, sainte Hildegarde de Bingen, Docteur de l’Église et mystique du XIIe siècle, met en scène un dialogue entre l’espérance et les vertus, au cours duquel les vertus se présentent :

- L’espérance : Je suis le doux regard de l'œil vivant, qui ne se laisse pas surprendre par une trompeuse langueur : ténèbres, vous ne pouvez m’obscurcir.

- Les vertus : ô vie vivante et douce consolatrice, tu vaincs les nécroses de la mort, et tu ouvres d’un regard les portes du ciel.

Dans son Porche du mystère de la deuxième vertu (1912), Charles Péguy définit ainsi l’espérance :

« L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera dans le futur du temps et de l’éternité. »

La certitude de l’espérance

L’espérance s’appuie sur le secours de Dieu. Personne ne peut atteindre Dieu par ses propres forces. L’espérance suppose donc abandon, confiance totale en Dieu et humilité. L’espérance voit loin, jusqu’à la vie éternelle, c’est pourquoi elle nous permet de dépasser les épreuves présentes. En outre, personne ne peut entrer dans la Vie éternelle s’il n’espère pas, car Dieu ne s’impose pas.

Le rachat par le Christ

La première lettre de saint Pierre apôtre nous le dit :

« 18 Vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle héritée de vos pères ;

19 mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ.

20 Dès avant la fondation du monde, Dieu l’avait désigné d’avance et il l’a manifesté à la fin des temps à cause de vous.

21 C’est bien par lui que vous croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et qui lui a donné la gloire ; ainsi vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu. »*

Le Christ est donc le fondement de l’espérance. Venez au Christ, et vous serez pleins d’espérance, car vous ne douterez pas du Cœur des cœurs qui vous aime de tout Soi-même !

Un don de l’Esprit Saint

C’est l’Esprit Saint qui rend l’espérance (comme il rend sincère la charité). Il est donc nécessaire de prier l’Esprit Saint pour obtenir la vertu d’espérance.

Marie, modèle et Mère de la Sainte Espérance

Marie de Nazareth, toute pétrie de l’Esprit Saint, a vécu la vertu de l’espérance d’une manière parfaite. Par sa relation unique à l’Esprit Saint et à Jésus, Marie est pour nous le modèle d’une « ferme espérance », comme le dit Vatican II (Lumen gentium 64). Il est donc possible de contempler Marie comme modèle d’espérance et de la prier, car elle développe en nous l’espérance (saint pape Jean-Paul II). Elle est célébrée dans la liturgie comme Mère d’espérance : ainsi, dans la messe de la Bienheureuse Vierge, Mère de la Sainte Espérance, la prière d’ouverture exprime ainsi ce lien entre la Vierge Marie et l’espérance :

« Seigneur Dieu, tu as voulu que la Vierge Marie brille dans ton Église comme un signe d’espérance assurée : Accorde à ceux qui cherchent près d’elle un refuge de trouver un réconfort, s’ils sont déçus par la vie, de reprendre cœur, s’ils désespèrent de leur salut ou d’éprouver ton amour s’ils n’ont connu aucune affection. »


Par Françoise Breynaert et l’équipe de MDN.

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