L'Esprit Saint en Marie selon Origène (185-253)
Origène éclaire la présence vivifiante de l'Esprit Saint en Marie dès l’Annonciation, soulignant comment, remplie de cette puissance divine, elle devient le sanctuaire du Verbe incarné et la source d’une grâce spirituelle qu’elle transmet à Jean et Élisabeth. Ce mystère révèle la profondeur de la coopération de Marie avec l’Esprit Saint, qui la conduit vers la perfection et la mission prophétique.
Origène médite avec profondeur sur la présence de l'Esprit Saint en Marie, depuis l'Annonciation (Lc 1, 35) jusqu'à la Visitation (Lc 1, 39-41).
« Marie, après son entretien avec l'ange, infiniment digne d'être mère du Fils de Dieu, devait aussi gravir la montagne et demeurer sur les hauteurs. C'est pourquoi il est écrit : "En ces jours-là, Marie se leva et se rendit vers la montagne." (Lc 1, 39)
Elle devait également, parce qu'elle était attentive et diligente, se hâter avec zèle et, remplie du Saint-Esprit, être conduite sur les hauteurs, protégée par la puissance de Dieu dont l'ombre déjà l'avait recouverte. (...)
Marie fut donc remplie du Saint-Esprit dès l'instant où elle porta en elle le Sauveur. Dès qu'elle reçut le Saint-Esprit, créateur du corps du Seigneur, et que Fils de Dieu eut commencé à exister en elle, Marie aussi fut remplie de l'Esprit-Saint. »
(Origène, homélie sur Luc VII, 2-3)[1]
Nous pouvons maintenant pleinement saisir le sens du voyage de Marie vers la région montagneuse, de son entrée dans la maison de Zacharie et de sa salutation à Elisabeth.
Tout ceci arrive pour que Marie fasse participer Jean, même dans le sein de sa mère, à la puissance qui vient de celui qu'elle avait conçu ; et Jean aurait à son tour fait participer sa mère à la grâce prophétique, qu'il avait reçue :
« Lorsque Jean, encore enfermé dans le sein maternel, eut reçu le Saint-Esprit, Élisabeth, à son tour, après la sanctification de son fils, fut remplie de l'Esprit-Saint »
(Origène, homélie sur Luc VII, 3)[2]
Nous pouvons tenter de reconstruire la pensée d'Origène sur le verset 1,35 de Luc : « L'Esprit Saint descendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » (Lc 1, 35). La descente de l'Esprit Saint et l'ombre du Très-Haut non seulement ont produit en Marie le corps du Christ, mais ils lui ont aussi communiqué une grande perfection. Depuis le moment de l'incarnation, Marie fut remplie dans son âme de l'Esprit Saint, elle devint spirituelle :
« Marie fut donc remplie du Saint-Esprit dès l'instant où elle porta en elle le Sauveur. Dès qu'elle reçut le Saint-Esprit, créateur du corps du Seigneur, et que Fils de Dieu eut commencé à exister en elle, Marie aussi fut remplie de l'Esprit-Saint. »
(Origène, homélie sur Luc VII, 2-3)[3]
L'Esprit la protégera et la mènera sur les voies de la perfection ; elle pourra le communiquer à Jean et par lui à Elisabeth.
[1] H. CROUZEL, Origène, Homélies sur l'Évangile de saint Luc : sources chrétiennes 87, Paris Cerf 1961, p. 157
[2] H. CROUZEL, Origène, Homélies sur l'Évangile de saint Luc : sources chrétiennes 87, Paris Cerf 1961, p. 157
[3] H. CROUZEL, Origène, Homélies sur l'Évangile de saint Luc : sources chrétiennes 87, Paris Cerf 1961, p. 157