Le grand vendredi (liturgie syro-occidentale)
Dans ce passage empreint de profonde dévotion, Marie, Mère de Dieu, est magnifiquement mise en lumière comme témoin douloureuse et fidèle de la Passion du Christ, dont le sacrifice rédempteur libère l’humanité du péché. À travers ses larmes et ses gémissements, se révèle la force spirituelle de celle qui accompagne son Fils jusqu’au sommet du Golgotha, invitant le croyant à méditer sur le mystère du salut et la tendresse maternelle qui soutient l’Église.
Qolo après le Sedro.
Douze grappes entouraient la Grappe bénie dans la chambre haute quand il leur donna les mystères ; mais la grêle frappa l'une des douze grappes et la fit périr selon qu'elle le voulut bien ; cela advint parce qu'elle vendit la grappe bénie.
Un peuple injuste le presse et il devient un vin délicieux ; les pécheurs le boivent et ils revivent, tandis que sont pardonnés leurs péchés. Béni soit celui qui a construit l'Église et y a établi sa demeure. En mémoire de la Vierge bénie, la Mère de Dieu, les créatures se réjouissent et chantent la louange du Fils du Dieu Bon qui s'est révélé en elle, il nous a libérés de la malédiction. Il avait été giflé au tribunal, il a défait la sentence du jugement et fait revenir Adam et ses fils dans le royaume des cieux. Il libère les nations avec son sang ; l'Église, son épouse, est dans la joie et sa mère, qui l'a mis au monde, chante sa gloire.
Safro, Bo'utho de Mar Ephrem.
Le matin Marie pleura avec amertume sur son bien-aimé : « Le tribunal a conclu et, à la sortie, la croix t'attend. »
Le matin les vierges de la maison de l'Israël gémissent comme des colombes en voyant le Pontife suprême porter une croix qui lui est destinée. Le matin les mères gémissent sur les fils de leurs entrailles : ils sont coupables du sang innocent dont les prêtres se sont chargés au tribunal.
Sixième heure. Procession de la croix.
Il sortit de la ville en portant sa croix sur les épaules ; alors les femmes des Juifs se réunirent pour le pleurer avec des plaintes. Sa mère et toutes ses connaissances se tinrent au loin ; comme une colombe Marie se mit à gémir en disant :
« Où tu vas, mon bien-aimé ; où te conduisent-ils, et pour aller où ? Comment t'es-tu remis entre les mains de ce peuple injuste ? » Bénies soit ta passion subie pour nous et ton humiliation supportée pour nous !
Madrosho.
Marie, la fille de David, vit son bien-aimé dressé seul au sommet du Golgotha ; la Vierge vit qu'on se moquait de lui, et vit comment il souffrait sur la croix ; alors, avec des hoquets de douleur, elle pleura son fils chéri.
Extraits des textes du Fanqito.
G. Gharib e altri. I testi mariani del I millenio, vol. IV, Roma 1991,
pp. 286-294.