La fécondité selon Maurice Zundel (1897-1975)

Dans le silence sacré du soir, une tendre scène maternelle révèle la profondeur de l’amour divin, où Marie, figure de la maternité spirituelle, nous invite à reconnaître en Dieu la source vivante de toute vie et communion. Ce moment simple et lumineux éclaire la vérité évangélique que ceux qui accomplissent la volonté du Père deviennent frères, sœurs et mères dans le mystère de l’Église.


Une petite fille au bras de sa mère, allait à la rencontre du soleil couchant, dans la douceur d’un printemps où toute la nature était suspendue de bonheur [...]

Le recueillement du soir s’étendait silencieusement sur les vignes enveloppées d’ombre. Le lac était immobile comme un regard contemplatif dans l’orbite de feu des montagnes. La terre, dans les feuillages peuplés d’ailes, chantait l’hymne de la vie. Les deux promeneuses cheminaient dans cette gloire sans rien dire, en émoi d’une découverte où, elles communiaient étroitement. Tout à coup, enivrée de la beauté du spectacle, ne sachant comment rendre grâce pour tant de joie, la petite fille se jette au cou de sa mère, en lui disant avec ferveur :

« Maman, tu es née de mon cœur. »

C’est une restitution analogue, infiniment plus réelle encore, que l’amour divin nous propose : Il a voulu, le fruit de notre amour et l’accomplissement de notre fécondité :

« Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est mon frère et ma sœur et ma mère. »

(Mt 12, 50)


Maurice ZUNDEL, Notre Dame de la Sagesse, Cerf, Paris 1950, p. 117-118, extraits par F. Breynaert

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