Marie et le retour du Christ, approche oecuménique
Marie, unie au Christ dès l’Incarnation, continue de coopérer avec Lui dans l’attente de son retour, assumant un rôle unique de médiatrice et de mère spirituelle qui prépare et accompagne l’avènement définitif du Rédempteur. Sa présence maternelle et son intercession, reconnues tant dans la tradition catholique que dans les Églises sœurs, révèlent sa participation active à l’œuvre de salut jusqu’à la fin des temps.
JeanPaul II affirme que Marie coopère au Christ dans l’attente du retour du Christ, comme elle a coopéré lors de l’incarnation à Nazareth.
« Si en tant que mère et vierge, elle était unie au Christ de façon singulière lors de sa première venue, par sa continuelle coopération avec lui elle le sera aussi dans l’attente de sa seconde venue ; rachetée de façon suréminente en considération des mérites de son Fils, elle a aussi ce rôle, propre à la Mère, de médiatrice de clémence lors de sa venue définitive, lorsque tous ceux qui sont au Christ revivront et que le dernier ennemi détruit ce sera la Mort. »
JeanPaul II, Encyclique La mère du Rédempteur, n° 41
Saint Louis-Marie de Montfort écrivait que Marie va former maternellement l’avènement du Christ, et il distingue le jugement final de l’avènement du Christ dans le monde (cf. Prière embrasée § 5, Traité § 1 etc.).
Les Églises sœurs accordent aussi à Marie un certain rôle dans les derniers temps :
Le pasteur Henri Chavannes voit en Marie la mère du Christroi (cf. Lc 1, 31-32). Elle possède une royauté relative et un pouvoir d’intercession qui se prolonge dans la période entre l’Assomption et la fin des temps (cf. Ap 12), alors le combat de l’intercession laissera place à la louange de Dieu (Ap 19, 6-8). [1]
Le théologien russe orthodoxe, Serge Boulgakov, affirme la présence de Marie dans le retour du Christ pour le jugement, et précise qu’« il n’y a pas d’objection évidente à concevoir même que la Mère de Dieu apparaisse d’abord. » [2]
S. Boulgakov précise que « Le Fils lui a confié la pitié, quand il reçut du Père le jugement de justice. » [3]
« La présence de la Vierge au jugement dernier est, selon Boulgakov, la manifestation de l’hypostase de l’Esprit Saint, non comme son incarnation, ce qui est impossible, mais comme son œuvre la plus parfaite dans la nature humaine. Élevée aux cieux, la Vierge reste présente au monde. » [4]
Boulgakov associe Marie et l’Esprit Saint, jusque dans les derniers temps.
[1] H. CHAVANNES (pasteur), Marie et les derniers temps : point de vue dogmatique, dans Marie et la fin des temps III, approche historico-théologique, ŒIL, Paris 1987, pp. 103-130.
[2] Serge BOULGAKOV, L'Épouse de l'Agneau, 1942, traduit par Constantin Andronikov, aux Éditions L'Âge d'Homme, Paris 1984, p. 314
[3] Serge BOULGAKOV, L'Orthodoxie. Traduit du russe par Constantin Andronikov, Éd. l'Âge d'Homme, Lausanne, 1980, p. 207 et référence à Jean 5, 22 et 27 : Le Père ne juge personne, il a remis tout jugement au Fils.
[4] A. WENGER, Marie et la fin des temps dans la tradition orientale grecque et russe, dans M.-J. Coloni, C. Molette, J. Pintard, A. Wenger, P. Yousif, Marie et la fin des temps II Approche patristique, 42e session de la Société française d'études mariales, Lyon, 1985, ŒIL, Paris 1986, pp. 79-105, p. 83
Extraits de [Lien perdu]-de-la-spiritualite-de-lm-de-montfort-f-breynaert.htm?fulltext=Breynaert%20arbre%20de%20vie&id=202051180014791&donnee_appel=ALAPAGE>F. Breynaert, L'arbre de vie, Parole et Silence 2006