Saint Irénée, Docteur de l'Église (v.140-v.220)

Saint Irénée naquit en Asie mineure dans les premières décennies du second siècle. Disciple de saint Polycarpe dans sa jeunesse, il connut à Rome le saint pape et martyr Éleuthère ; autour de 177 nous le trouvons à Lyon où il fut presbyte et devint un évêque attentif et passionné. Il est l’auteur d’une réfutation de la gnose, consignée dans son écrit Contre les hérésies. Le pape François l’a proclamé Docteur de l’Église le 21 janvier 2022. On le fête le 28 juin dans l’Église catholique et le 23 août dans l’Église orthodoxe.

Un disciple de st Polycarpe de Smyrne

Saint Irénée, qui dans sa formation doctrinale se rattache, par st Polycarpe de Smyrne, lui-même disciple de saint Jean l’évangéliste, a laissé à l’Église de tous les temps un message précis : il affirme que la vraie théologie chrétienne naît de l’écoute et de la réflexion sur la Parole de Dieu, suivant l’enseignement de la foi de l’Église.

Une théologie du salut

Saint Irénée proclame que le salut, ou la divinisation de l’homme, est au cœur même de la théologie chrétienne. En effet, il met en évidence que le dessein de Dieu est le salut de l’homme dans toutes ses composantes, « récapitulées » dans la personne du Christ. L’histoire du salut, annoncée par les Écritures, est commencée par Dieu, poursuivie par la contribution de la Vierge Marie et parachevée dans le Christ.

Marie, Nouvelle Ève

La présence et la contribution libre et responsable de Marie dans l’œuvre du salut a été nécessaire, voulue par Dieu et décisive pour tout le genre humain, Marie incarne ainsi la Nouvelle Ève, celle qui a dénoué le nœud de la désobéissance d’Ève par son obéissance absolue[1] et Jésus est le Nouvel Adam.

Contre les hérésies

Le Contre les hérésies (rédigé entre 180 et 185) est un traité destiné à réfuter Valentin d’Égypte, auteur d’un Évangile de Vérité, et les gnostiques[2].

St Irénée dénonce donc ces doctrines gnostiques dualistes qu’il combat, de manière à prouver qu’il n’y a que peu de choses en commun entre le dualisme et la vraie gnose, telle qu’il la défend : celle de la sagesse chrétienne.

Docteur de l’Unité

a dit le Pape François lors de la proclamation de st Irénée comme Docteur de l’Unité, le 21 janvier 2022.

Saint Irénée a donc une importance capitale dans la théologie et dans la mariologie du IIe siècle et pour l’Église de tous les temps : la preuve en est que sa pensée mariale est entrée dans les documents du Concile Vatican II, et qu’il est maintenant l’un des trente-sept Docteurs de l’Église.

[1] Voir à ce sujet l’article de l’Encyclopédie mariale intitulé Marie qui défait les nœuds (St Irénée)

[2] Le gnosticisme est un mouvement de pensée centré autour de la notion de « connaissance » (en grec : gnôsis) regroupant des doctrines dualistes développées au cours des iie et iiie siècles dans les limites de l’Empire romain. Celles-ci sont pessimistes et dévalorisent les réalités corporelles. Pour la gnose, la rédemption vient de la connaissance, de l’illumination des vérités transmises par un être venu d’en haut. Dans les gnoses issues du christianisme, le rédempteur est le Christ, mais un Christ qui n’a pas grand-chose à voir avec le Jésus-Christ des évangiles.