Les II° et III° siècles : Les Pères de l'Église, leurs écrits et les apocryphes

Au cours des deux derniers millénaires, l’Église a plongé de plus en plus dans le mystère de Marie – tout comme nous devrions le faire dans notre vie spirituelle. Entrer dans le cœur de Marie, c’est comprendre le cœur de Jésus et se retrouver ainsi au centre de l’Église.


Comprendre Marie

La foi de Marie en la résurrection du Christ ne l’a pas quittée à l’heure la plus sombre, alors que le corps de Jésus reposait dans sa tombe et que les disciples dispersés se cachaient. Si l’on excepte Saint Jean et quelques saintes femmes, elle était tout ce qui restait de l’Église, tandis que le troupeau et les apôtres étaient dispersés. Une fois le Christ ressuscité des morts, les apôtres ne se sont pas seulement rassemblés autour de Saint Pierre – qui resta effrayé jusqu’à la descente du Saint-Esprit –, mais autour de la Vierge Marie qui était un pilier de force.

Vivre avec Marie sous le même toit a dû transformer saint Jean, bien que ce contemplatif qui fut le disciple bien-aimé de Jésus fût déjà le plus spirituel des apôtres. Son Évangile n’aurait pas pu manifester une telle profondeur sans l’influence de la Vierge Marie. Saint Luc a sûrement aussi beaucoup appris de Marie, comme le montre la description de l’enfance du Christ dans son Évangile. Il est d’ailleurs supposé avoir réalisé la première icône de la Vierge Marie.

Les premiers Pères apostoliques de l’Église ont tenté de comprendre plus profondément ce mystère de Marie, la nouvelle Ève, comme l’ont fait les Pères de l’Église qui leur ont succédé, en réfléchissant à ce que la tradition apostolique et l’Écriture révélaient à son sujet.

Ils ne faisaient que parfois référence aux apocryphes, ces écrits légendaires sur le Christ, exclus du Canon. Cependant, certains des écrits apocryphes contenaient des éléments de vérité. D’autres étaient malheureusement des véhicules de mensonge comme les apocryphes gnostiques, diminuant l’importance de la sainte Vierge, niant sa virginité ou sa divine maternité. Ils ont donc été mis de côté et pour la plupart oubliés.

Dogmes

Il faudra des siècles avant que les premiers dogmes mariaux ne soient déclarés. Mais la mariologie des Pères de l’Église a finalement conduit à la proclamation de sa divine maternité en 431 après JC, et à la déclaration de sa virginité perpétuelle en 649. Plus d’un millénaire s’écoula avant que son Immaculée Conception ne soit prononcée en 1854, puis son Assomption corporelle au ciel en 1950. Grâce aux réflexions des premiers Pères, les semences de ces futurs dogmes ont été maintenues et ont pu être comprises à fur et à mesure. L’Église évolue lentement, mais cela permet également une maturation et un développement de sa doctrine, comme l’a expliqué St. John Henry Newman.


Par Marie Meaney

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