St Cyrille d’Alexandrie et Nestorius

Face à la controverse de Nestorius, qui séparait l’humanité et la divinité du Christ, Cyrille d’Alexandrie affirme avec force l’unité de la personne du Verbe incarné, légitimant ainsi le titre de Marie Theotokos, Mère de Dieu, comme expression profonde de la foi chrétienne en l’humanisation divine de Jésus. Cette reconnaissance souligne le rôle unique de Marie dans le mystère de l’Incarnation, garantissant la véritable union entre Dieu et l’homme en Jésus-Christ.


L'attitude de Nestorius :

Dans la ligne de l'école d'Antioche, Nestorius accentue le caractère concret et la singularité de l'humanité de Jésus, jusqu'à considérer en lui un être humain complet, uni seulement moralement à la personne divine du Fils : le Verbe serait reçu dans l'homme Jésus comme dans un temple ; Nestorius déplore que Marie fût appelée mère de Dieu.

Cyrille d'Alexandrie répond :

  • En Jésus Christ le Verbe s'est approprié l'homme, il l'a fait sien ;

  • Jésus avait ce qu'aujourd'hui nous appelons "personnalité" parce que cela fait partie de la nature humaine ;

  • La "communication des idiomes" selon laquelle les attributs entre l'humanité et la divinité de Jésus peuvent être échangés dans l'unité de la personne, est légitime.

  • La reconnaissance de Marie comme Theotokos est juste et fondée ;

Le document doctrinal le plus important, reçu par le concile d'Ephèse, est la seconde lettre de Cyrille à Nestorius, qui déclare explicitement :

"Voici ce qu'enseigne la doctrine de la foi plus sûre, ce qu'avaient retenu les saints Pères : en effet ils n'ont pas craint d'appeler la vierge Theotokos (mère de Dieu), non pas en ce sens que la nature du Verbe et sa divinité ait eu de la Vierge le début de son origine, mais qu'en ayant tiré d'elle ce corps sacré perfectionné par l'âme intelligente à qui il était uni selon l'hypostase, se déclare né selon la chair." [1]

Jésus Christ est l'humanisation de Dieu, c'est l'approche de Dieu vers l'homme. La Theotokos en est la garantie[2].


[1] C'est une traduction presque littérale du texte de Cyrille cf. PG 77, cc. 43-50

[2] cf P. TH. CAMELOT, Ephèse et Chalcédoine, o.c., 13-75; B. SESBOÜÈ, Gesù Cristo nella tradizione della Chiesa, ed. Paoline, Cinisello Balsamo 1987, 107-131.


A. Gila

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