
« Si quelqu'un ne croit pas que Marie est Mère de Dieu »
22 juin – Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ - Proclamation du dogme de Marie Mère de Dieu à Éphèse (431)
Grégoire de Nazianze, évêque de Constantinople entre 379 et 381, a participé au concile de Constantinople. Il est appelé « le théologien ». Avant même le concile d’Ephèse en 431, nous constatons que le titre Theotokos est bien exprimé chez Grégoire de Nazianze, avec des idées claires et dogmatiquement profondes :
« Si quelqu'un ne croit pas que Marie est Mère de Dieu, il est séparé de la divinité. Si quelqu'un vient à dire que le Christ est passé à travers la Vierge comme à travers un canal sans avoir été formé en elle d'une manière à la fois divine et humaine - divine, parce que ce fut sans l’action d’un homme, et humaine, parce que ce fut selon le processus normal de la grossesse - celui-là est tout aussi bien étranger à Dieu. Si quelqu'un vient à dire que l’homme a d’abord été formé et qu’ensuite Dieu s’est glissé en lui, il est digne de condamnation. »
« Si quelqu'un introduit deux Fils, l’un étant celui du Dieu et Père et le second étant celui de la mère, au lieu d’un seul et même Fils, que celui-là soit déchu de l’adoption promise aux hommes qui ont la foi droite ».
« Les natures, en effet, sont au nombre de deux, celle de Dieu et celle de l’homme, mais il n’y pas deux fils. »
« Si quelqu’un vient à dire que la divinité a opéré dans le Christ par la grâce, comme dans un prophète, sans lui avoir été unie et sans lui être unie quant à la substance, qu’il soit privé de l’opération supérieure (de la grâce). Si quelqu’un n’adore pas le crucifié, qu’il soit anathème et qu’il soit mis au nombre des déicides ! »
« Si quelqu’un vient à dire qu’il a mérité d’être adopté comme Fils quand il est devenu parfait par ses œuvres, soit après son baptême, soit après sa résurrection d’entre les morts, comme les héros que les Grecs introduisent en les inscrivant parmi les dieux, qu’il soit anathème ! »
« Si quelqu’un vient à dire que la chair du Christ est descendue du ciel et qu’elle n’est pas d’ici-bas et de parmi nous, qu’il soit anathème ! »
« Si quelqu’un met son espoir dans un homme privé d’esprit, il a vraiment privé l’esprit et n’est pas digne d’être sauvé entièrement car ce qui n’a pas été assumé, n'a pas non plus été guéri, mais c’est ce qui a été uni à Dieu qui est sauvé. »
Saint Grégoire de Nazianze
Citations tirées de la Lettre 101 (PG 36, 181)
(dans sources chrétiennes 208, par M. JOURJON, Paris, Cerf, 1974, pp. 43-51)