Marie est associée à son Fils par l’amour

Saint Jean Eudes nous invite à contempler l’union profonde et vivante entre Jésus et Marie, une communion des cœurs qui traverse toute la vie du Christ, de l’Incarnation à la gloire céleste. En associant Marie à sa mission rédemptrice comme nouvelle Ève, Jésus révèle la place unique de sa Mère dans le mystère du salut, un amour fidèle jusqu’à la Passion et triomphant dans l’Assomption.


Saint Jean Eudes contemple l'union de Jésus et de Marie, une union des cœurs. Il contemple cela tout au long de leur vie, depuis l'Incarnation, jusqu'à la gloire du Ciel.

« Oh là et admirable conversation d'un tel Fils et d'une telle Mère ! Oh ! avec quelle attention et admiration les yeux et le cœur de Marie étaient continuellement attachés à tous les gestes et à tous les pas. À toutes les actions de son Fils Jésus ! Oh ! Quels effets prodigieux de lumière et d'amour le Sauveur opérait-il dans l'esprit et dans le cœur de sa très chère Mère ! »

(O.C. VII, p. 158)

Jésus n'a pas voulu seulement naître de Marie, il l'a associée à toute sa vie et à sa mission, comme la nouvelle Ève :

« Il n'a voulu faire ce grand œuvre tout seul. Car outre qu'il a fait toutes choses avec son Père et avec son divin Esprit. Il a voulu encore associer sa très Mère avec lui dans les grandes œuvres de sa miséricorde. Il n'est pas bon que l'homme soit seul, dit Dieu, lorsqu'il voulut donner la première femme au premier homme, faisons-lui une aide qui lui soit semblable. Ainsi le nouvel homme qui est Jésus veut avoir une aide qui est Marie, et le Père éternel la lui donne pour être sa coadjutrice et sa coopératrice dans le grand œuvre du salut du monde. »

(O.C. VII, p. 431)

C'est ce que nous voyons, en regardant Marie vivre le mystère de la Rédemption du monde : un saisissant résumé de la Passion !

« Qui pourrait penser avec quelle douleur elle ressent les injures atroces qu'elle voyait faire à son Fils bien-aimé ?

Elle savait qu'il était innocent et la sainteté même et elle le voyait persécuté, supplicié comme s'il était le plus grand des scélérats. [...]

Ses oreilles remplies de malédictions et de blasphèmes, tous ses membres disloqués en sorte qu'on pourrait compter tous ses os, tout son corps déifié couvert de plaies et de sang, son âme pleine d'angoisse et de tourments [...].

À l'imitation de son Jésus, elle excuse ceux qui lui arrachent l'âme du corps, disant de cœur pour eux au Père éternel les mêmes paroles qu'il lui dit de bouche et de cœur tout ensemble : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font". »

(O.C. VI, p. 26,27)

L'Assomption est le triomphe de l'amour qui transformera toute la vie de Marie, associée à la mort et à la résurrection de son Fils :

« Il était bien concevable que la Mère d'amour qui n'a vécu que d'amour pendant qu'elle était ici-bas et dont toute la vie n'a été qu'un exercice continuel d'amour, mourût aussi d'une mort d'amour. »

(O.C. VII, p. 461)


Abréviation OC = JEAN EUDES (saint), Œuvres complètes, 12 volumes, Vannes 1905-1911

Extraits de : Robert de PAS (eudiste), Marie, icône de Jésus, Abbeville, 1980

Saint Jean Eudes († 19 août 1680)

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