Jn 7, 17 : La doctrine de Jésus (Libermann, 1840)
La doctrine de Notre-Seigneur, reflet pur de la volonté divine, se révèle pleinement à ceux qui désirent sincèrement accomplir la volonté de Dieu, illuminant leur cœur de lumière et de vie. Cette parole vivante, distincte de toute sagesse humaine, invite à une rencontre profonde avec le Père à travers la foi active et l’adhésion intérieure.
« Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra, touchant ma doctrine, si elle est de lui ou si je parle de moi-même. » (Jn 7, 17)
Si quelqu'un veut faire la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est-à-dire de mon Père céleste, la doctrine que j'enseigne lui apprendra par elle-même si elle est de Dieu ou si je parle de moi seul.
C'est là une grande merveille de la divine doctrine de Notre-Seigneur : elle n'a pas besoin de preuve ni de témoignage. [...] Mais il faut être sérieusement disposé à faire la volonté de Dieu, et désirer de la connaître, autrement on restera aveugle comme auparavant.
Il faut remarquer que Notre-Seigneur ne dit pas ceux qui veulent connaître, mais ceux qui veulent faire. La curiosité de l'esprit, quelque pieuse qu'elle soit, ne nous instruit pas de la parole de Dieu, mais les désirs du cœur nous obtiennent cette grâce insigne de reconnaître la doctrine du Père dans la parole de Notre-Seigneur.
Les raisons pour lesquelles cette doctrine fait connaître sa divinité sont :
Par elle-même elle est si pure et si qu'on y reconnaît sa source. Et en cela elle diffère infiniment des doctrines humaines. Celles-ci, quelques belles qu'elles soient, se ressentent toujours de leurs auteurs, dont les défauts et les imperfections y paraissent toujours, et surtout l'amour-propre et la recherche d'eux-mêmes ; tandis que la doctrine de Notre-Seigneur ne ressent que la recherche de la gloire de son Père en tout [...].
La doctrine de Notre-Seigneur fait encore bien mieux connaître qu'elle émane directement de Dieu, par ce qu'elle produit dans les âmes où elle entre. [...]
Cette pensée divine, émanant ainsi du sein de Dieu, est lumière et vie par elle-même et en elle-même ; et nous, recevant communication et participation à cette adorable pensée par la grâce divine et selon la petite étendue de notre être et de notre pauvre capacité, nous recevons en nous la lumière et la vie ; et, adhérant à cette lumière et à cette vie, elle nous éclaire d'une manière admirable et nous vivifie.
Libermann, Commentaire de l'Évangile de saint Jean, Paris, Desclée de Brouwer 1957, texte disponible sur https://www.spiritains.org/