St Maximilien Kolbe (1894-1941)

Né d’une profonde dévotion mariale, Maximilien Kolbe a consacré sa vie à servir l’Immaculée, fondant la Milice de l’Immaculée et bâtissant Niepokalanow, « la cité de l’Immaculée », avant de témoigner jusqu’au sacrifice suprême de son amour pour Marie et pour ses frères. Son parcours spirituel, marqué par une foi ardente et un engagement missionnaire exemplaire, invite à découvrir la puissance transformatrice de la grâce mariale dans le monde moderne.


Raymond Kolbe devient frère Maximilien Kolbe

  • 1894 : En janvier, à Zduńska Wola en Pologne, naît Raymond Kolbe, le second de quatre garçons. Son père est ouvrier tisserand.

  • 1905 : À la maison, derrière l'armoire, se trouve comme c'est la coutume en Pologne, une sorte de petite chapelle arrangée avec amour, en l'honneur de Notre Dame de Czestochowa, naïvement décorée de fleurs en papier. Le petit Raymond va souvent derrière l'armoire et y passe de longs moments à prier.

Un jour, étonnée de le voir revenir les yeux pleins de larmes, sa mère l'interroge. Il répugne à répondre : "C'est un secret, maman !" Comme elle insiste doucement, il lui révèle que la Vierge lui est apparue. Elle lui a tendu deux couronnes, une blanche, une rouge, en lui demandant de choisir. La blanche signifiait la pureté et la rouge signifiait le martyre. Et l'enfant a spontanément répondu à la Vierge : "Je les choisis toutes les deux !"

  • 1907 : Il reçoit le sacrement de confirmation dans l'église paroissiale de Notre-Dame de l'Assomption, puis il entre au petit séminaire des frères mineurs conventuels, à Lwow.

  • 1908 : Il hésite sur la voie à suivre et il est sur le point de renoncer au noviciat lorsqu'on l'appelle au parloir. C'est sa mère qui vient lui annoncer une grande nouvelle. Les enfants désormais élevés, elle et son mari ont décidé d'un commun accord de consacrer totalement à Dieu le restant de leurs jours, le père chez les franciscains de Cracovie, la mère chez les bénédictines de Lwow. Cette entrevue est donc un adieu... Pour Raymond, c'est un coup de foudre : mes yeux se dessillèrent et je compris !" Il se précipite alors chez son supérieur pour le prier de lui donner l'habit de saint-François.

  • 1910 : Il commence son noviciat. Avec le vêtement de grosse bure ceint d'une corde, il reçoit le nom de frère Maximilien.

  • 1912 : Ses supérieurs, conscients de ses dons remarquables, l'envoient à Rome, à l'université grégorienne. Le 22 octobre 1915, il obtient le doctorat en philosophie. Il commence immédiatement ses études de théologie à la faculté pontificale Saint-Bonaventure des franciscains de Rome.

La Milice de l'Immaculée

  • 1917 : Le jour du 75e anniversaire de l'apparition de l'Immaculée à Alphonse Ratisbonne, le 20 janvier, pendant l'heure de méditation, il a l'inspiration de fonder une association mariale, une Milice de l'Immaculée, qu'on appelle en France Mission de l'Immaculée (MI dans le texte). La fondation devient effective le 17 octobre 1917.

  • 1918 : C'est à Rome, en l'église San Andrea della Valle, qu'il est ordonné prêtre. Il est exempté du service militaire car il est tuberculeux et, depuis l'âge de vingt ans, il n'a plus qu'un poumon. Mais qu'est-ce que cela quand on veut rendre l'univers à l'Immaculée ?

  • 1919 : En juillet, le père Kolbe obtient le doctorat en théologie. Puis il entre en Pologne et enseigne l'histoire de l'Église au séminaire des franciscains de Cracovie.

  • 1920 : Étant très malade, on l'envoie dans un sanatorium, à Zakopane. Il lit les écrits de Thérèse de l'Enfant-Jésus et se passionne pour la Gemma Galgani. Il passe l'année suivante en convalescence à Nieszawa. C'est là qu'allait mûrir, deux années durant, son projet d'utiliser la presse pour faire circuler son message d'amour à travers toute la Pologne.

1922 : Le cardinal Basilio Pompili approuve la MI comme "pieuse union de la mission de Marie Immaculée". Le premier numéro du bulletin de la MI paraît à Cracovie sous le titre : Rycerz Niepokalanow (Le chevalier de l'Immaculée) avec un tirage de 5000 exemplaires. Le développement toujours croissant de la petite revue bleue, en dépit de difficultés financières insolubles, sera d'ailleurs à lui seul un miracle permanent. Le bulletin atteindra un million d'abonnés. Un chèque de cent dollars arrive très opportunément, suivi d'une vieille machine à imprimer actionnée à la main que lui procure sœur Faustine.

Niepokalanow (la cité de l'Immaculée)

1927 : Il entre en relation avec le prince Drucki-Lubecki qui met en vente plusieurs hectares de terrain, près de Varsovie. C'est l'emplacement rêvé pour une nouvelle implantation. Sans hésiter, le père va déposer sur les lieux une statuette de la Madone, en la priant d'intervenir si c'est opportun. Cependant son supérieur recule devant le prix. Le père tout triste va porter la réponse négative au propriétaire. "Mais que dois-je faire de la statue ?" dit le prince. "Eh bien, qu'elle reste où elle est !" répond le père. Le prince demeure songeur un instant puis déclare : "Puisque Notre-Dame a pris possession du terrain, gardez-le. Je vous le cède pour rien !" Le prince donne donc cinq arpents sur sa propriété de Teresin. Le père et les dix-huit frères se mettent à construire Niepokalanow (la cité de l'Immaculée) : de beaux ateliers et de méchants logements ! Selon les mots-clés du père : simplicité et sacrifice... 8h30 de travail, 3h30 de prière. Le génie du père fait craquer les cadres sclérosés de la vie conventuelle, avec la découverte d'une vie religieuse inédite, admirablement adaptée aux besoins de l'apostolat des temps nouveaux.

  • 1929 : Ouverture à Niepokalanow du petit séminaire missionnaire.

La fondation au Japon (le Jardin de l'Immaculée)

  • 1930 : Depuis la rencontre dans le train avec les étudiants japonais, le père désire se rendre en Extrême-Orient pour fonder une autre Niepokalanow. L'évêque du lieu, Mgr Janvier Hayasaka, accueille les missionnaires avec bienveillance et autorise la publication d'une revue mariale en japonais. Le père Maximilien se charge d'enseigner la philosophie au séminaire diocésain. Les missionnaires louent une maison auprès de la cathédrale. Le 24 mai commence à Nagasaki l'expédition du Seibo no kishi (Chevalier de l'Immaculée) tirant à 10 000 exemplaires. En 1934, il atteindra 65 000 exemplaires.

Confirmé dans sa charge de supérieur de la mission japonaise, le père nomme son propre frère, le frère Alphonse Kolbe, gardien de Niepokalanow. Avant de s'embarquer pour Nagasaki, le père se rend à Lourdes et à Lisieux.

  • 1931 : Le siège éditorial du Kishi est transféré du quartier Oura de Nagasaki au faubourg de Hongochi, sur les pentes du Mont Hikosan, où les missionnaires bâtissent un couvent baptisé Mugenzai no Sono (Jardin de l'Immaculée). Après l'explosion atomique, en 1945, il demeurera presque intact et personne ne périra dans son enceinte.

Le Petit Journal

  • 1935 : En même temps qu'il entreprend la publication en latin du Miles Immaculatae destiné à rallier le clergé de toutes les races et de toutes les langues, le père lance son Petit Journal. Très bien rédigé et peu coûteux, il devient bientôt populaire dans toute la Pologne. L'humble feuille va droit au cœur du peuple. Elle déclare une guerre sans merci à toutes les formes d'abus, combattant la pornographie, assainissant les mœurs. C'est le quotidien des petites gens, des paysans, des ouvriers. Chacun se sent compris et défendu... En peu de temps, le tirage de la petite feuille blanc et bleu, aux couleurs de la Vierge, atteint 320 000 exemplaires, chiffre énorme pour le pays.

  • 1936 : Le 8 décembre, à l'initiative du père, l'ordre des frères mineurs conventuels se consacre à l'Immaculée.

La seconde guerre mondiale et la mort du Père Kolbe

  • 1939 : Il est de nouveau confirmé gardien de Niepokalanow par le chapitre provincial de Cracovie (23-25 août). Avec trente-six frères, le père Pio Bartosik et le père Maximilien sont arrêtés par les troupes allemandes, le 19 septembre, successivement emprisonnés dans les camps de concentration de Lamsdorf (Lambinowice), Amtitz (Gebice) et Ostrzeszow, et remis en liberté le 8 décembre.

  • 1940 : À la demande du père Maximilien, les autorités allemandes autorisent l'impression d'un unique numéro du RN (décembre-janvier 1941 ; tirage 120 000 exemplaires) ; exclusivement pour la zone de Varsovie.

  • 1941 : Le 17 février, le père Maximilien et quatre pères sont arrêtés par la Gestapo et emprisonnés dans le Pawiak de Varsovie. Le 28 mai, dans un train bondé de prisonniers, le père arrive au camp de concentration d'Oswiecim (Auschwitz) et se voit attribuer le matricule 16670.

En juillet-août, en mesure de représailles pour l'évasion d'un prisonnier, une douzaine de détenus, dont le père Maximilien qui a volontairement pris la place de François Gajowniczek, sont enfermés dans le bunker souterrain du bloc 14 et condamnés à mourir de faim et de soif. Le 14 août, le père, dernier survivant, après avoir assisté ses compagnons dans leur agonie, est achevé par une injection d'acide dans le bras gauche. Le lendemain, 15 août, jour de l'Assomption de Marie, son corps est brûlé dans un des fours crématoires du camp.

La canonisation

  • 1971 : Le 17 octobre, dans la basilique Saint-Pierre, le pape saint Paul VI proclame bienheureux le père Maximilien Kolbe ;

  • 1982 : Canonisation le 10 octobre, à Rome, par le pape saint Jean-Paul II.


Bibliographie en langue française :

  • Saint Maximilien Kolbe, Le Chevalier de l'Immaculée. série saints de tous les temps, n° 15 – 63 pages par Mgr André-Marie Cimichella, o.s.m.

  • Maximilien Marie Kolbe, par F.X. Lesch O.F.M. Conv. Editions de la Mission de l'Immaculée – 99 pages

  • Saint Maximilien Kolbe, par Maria Winowska, Editions Paulines, 96 pages

  • La doctrine mariale du Père Kolbe, par H.M. Manteau-Bonamy, o.p. Editions P. Lethielleux, 139 pages

  • Le temps de Marie, Père Luigi M. Faccenda, Editions de la Mission de l'Immaculée, 149 pages

  • Maximilien Kolbe, prêtre et martyr, A. Ricciardi, Editions Médiaspaul, 393 pages

  • Pour les enfants ; Maximilien Kolbe un saint du XXe siècle, Edition Le Sénevé, 63 pages

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