Saint Bonaventure, docteur de l’Église (1221-1274)

Le bienheureux Jean Duns Scot, saint Thomas d’Aquin et saint Bonaventure sont les trois plus célèbres docteurs de la scolastique. Comme auteur spirituel, saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, évêque d’Albano, occupe une place de choix parmi les grands. Proclamé docteur de l’Église, sa doctrine se base sur le principe d’un itinéraire de l’âme lors de sa vie terrestre. Grand dévot de la Vierge Marie, il lui a consacré plusieurs ouvrages.


Franciscain, humble et sage

Né à Bagnorea en 1221, saint Bonaventure entra dans l’Ordre de saint François vers 1243. Sous la direction d’Alexandre de Halès et de ses disciples, il obtint rapidement les grades universitaires et devint maître en 1248. Il enseigna à l’Université de Paris de 1248 à 1255[1], et fut nommé officiellement par le pape en 1256 pour occuper la chaire de l’Université de Paris pour l’Ordre des Mineurs, en même temps que saint Thomas d’Aquin pour l’ordre des Prêcheurs. Après avoir commenté le Livre des Sentences, il défendit l’idéal religieux des Ordres Mendiants.

Le 2 février 1257, il fut élu, à l’unanimité, ministre général au chapitre de Rome. Saint Bonaventure devait exercer cette haute charge jusqu’au 20 mai 1273, avec une telle sagesse que l’histoire a reconnu en lui le second fondateur de l’Ordre Séraphique [= l’ordre franciscain][2].

Saint Bonaventure s’opposa aux excès du Joachimisme[3] et défendit la perfection évangélique.

Nommé archevêque d’York, il refusa par humilité.

Théologien et cardinal

En 1269, il découvrit la crise religieuse et métaphysique que provoquait à l’Université de Paris l’averroïsme latin[4] ; il en démasque l’illusion.

Grégoire X le créa cardinal et évêque d’Albano en 1273.

Lorsque le second concile de Lyon eut ouvert ses séances, le 7 mai 1274, Bonaventure promut l’union de l’Église grecque au Saint-Siège. Il y prit une fois encore la défense des Ordres Mendiants.

Docteur de l’Église

Saint Bonaventure est mort le 14 juillet 1274. Canonisé le 14 avril 1482, il a été proclamé docteur de l’Église par Sixte-Quint le 14 mars 1588.

La dévotion mariale de saint Bonaventure

Saint Bonaventure nous a laissé plusieurs ouvrages sur la Vierge Marie, qui témoignent de sa grande dévotion mariale : le Miroir de la bienheureuse Vierge Marie, un commentaire du Salve Regina, un ouvrage sur les Louanges de Marie et un petit Psautier de la Vierge.

Source :

  • Etienne Gilson. La philosophie au Moyen Âge. Paris : Payot, 1986 ; pp. 439 sqq.

E. Longprè (o.f.m.) « Bonaventure », In : Dictionnaire de spiritualité I, Beauchêne, Paris 1936, col 1768-1770.

[1] La philosophie dite scolastique s’enseignait suivant la méthode des écoles de théologie et de philosophie au Moyen Âge, en tentant d’harmoniser raison et foi, en accordant une grande importance à la mise en forme des raisonnements et au respect des auteurs anciens. Elle s’attachait donc à concilier, dans la mesure du possible, l’héritage de la philosophie antique avec la théologie médiévale.

[2] Il codifia la législation franciscaine et recueillit les souvenirs historiques de la vie de saint François dans sa « Legenda major ».

[3] Le Joachimisme est un courant millénariste, apparu au XIIe siècle chez des franciscains disciples de Flore, qui n’est pas reconnu comme orthodoxe.

[4] Le canon doctrinal averroïste fut établi durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Ces thèses sont toutes des erreurs qui contredisent des vérités réputées orthodoxes.


Par F. Breynaert et l’équipe de MDN.

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