ND de Grâce (1519) à Cotignac (France)
Apparitions de Notre-Dame à Cotignac (1519)
« Le 10 août, fête de saint Laurent, de l’an 1519, la Vierge Marie, accompagnée de saint Michel l’Archange et de saint Bernard, apparut dans les champs à un homme très pieux nommé Jean de la Baume, et lui commanda de dire, de sa part, au clergé et à la communauté de Cotignac qu’ils allassent, en procession, sur le Mont Verdaille, et qu’ils bâtissent une église, sous le nom de Notre-Dame de Grâces, pour autant qu’elle voudrait faire plusieurs grâces et faveurs à ceux qui l’invoqueraient en ce lieu ».
Le vœu de Louis XIII
Dans la nuit du 3 novembre 1637, la Vierge Marie est apparue au frère Fiacre, du couvent des Augustins de Notre-Dame-des-Victoires à Paris. Celui-ci, qui invoquait régulièrement la Vierge Marie pour la naissance du dauphin (le roi Louis XIII et la reine Anne d’Autriche n’ayant toujours pas d’héritiers après 20 années de mariage), rapporta les paroles de la Vierge, qui s’est présentée portant un enfant dans ses bras :
"N’ayez pas peur. Je suis la Mère de Dieu, et l’enfant que vous voyez est le dauphin que Dieu veut donner à la France. (...) je veux qu’on avertisse la Reine de faire trois neuvaines en mon honneur, voilà la même image qui est à Notre-Dame-de-Grâces, en Provence, et la façon de l’église".
Frère Fiacre pria ces neuvaines au nom de la Reine à Notre-Dame-de-Grâce, puis à Notre-Dame de Paris et à Notre-Dame des Victoires. Ces neuvaines s’achevèrent le 5 décembre 1637, soit neuf mois avant la naissance, le 5 septembre 1638, de Louis-Dieudonné, futur Louis XIV.
Le 10 février 1638, alors que la Reine était enceinte de deux mois, le Roi Louis XIII publia un édit, consacrant la France et le peuple français à la Vierge Marie, en son vocable de Notre-Dame de l’Assomption, qui devint ainsi patronne principale de la France. C’est le vœu de Louis XIII, renouvelé tous les 15 août.
Le 21 février 1660, le roi Louis XIV, accompagné de sa mère, s’est rendu en ce lieu, à l’occasion de la signature du traité des Pyrénées mettant fin aux guerres entre la France et l’Espagne, rendre grâce, et, en 1667, il a fait apposer une plaque pour rappeler qu’il a été donné à la France à la suite du vœu fait dans ce sanctuaire par sa mère.
Apparitions de saint Joseph à Cotignac (1660)
Le 7 juin 1660, vers treize heures, Gaspard Ricard, un jeune berger de 22 ans, garde son troupeau sur le mont Bessillon. La chaleur l’accable et il a soif quand soudain, il aperçoit « un homme à ses côtés » qui lui désigne un lourd rocher en lui disant « Je suis Joseph, enlève-le et tu boiras ».
Devant la surprise et l’hésitation du jeune berger, l’apparition réitère son conseil. Gaspard soulève alors sans peine le rocher et découvre une source. Il boit alors à satiété et court porter la nouvelle au village. En un lieu que tous savent dépourvu de source, coule désormais une eau fraîche.
Ainsi Cotignac mérite bien d’être appelé le village de la Sainte Famille !
Aujourd’hui
Aujourd’hui de nombreux pèlerinages ont lieu au sanctuaire notamment pour les pères et mères de famille, les couples en désir d’enfant, etc. Le sanctuaire est confié depuis 1981 à la communauté Saint Jean qui y anime des sessions, des retraites et des pèlerinages. Le foyer de la Sainte Famille accueille les personnes et les groupes qui le désirent. Le sanctuaire dispose aussi d’un magasin riche en articles et livres religieux.
Source :
Dominique Letourneau. Cotignac : Notre-Dame-de-Grâces, In : Guide des sanctuaires mariaux de France. Paris : Artège, 2019, p.573.
Yvon Nicolazic (1591-1645)
Nicolazic était un homme juste et droit, honnête et travailleur. Homme de paix, on faisait souvent appel à sa sagesse pour apaiser les conflits qui pouvaient se faire jour entre les habitants de Keranna, son village. [...] À l'époque des apparitions, Yves Nicolazic a une trentaine d'années. Il est marié depuis presque dix ans à Guillemette Le Roux, et tous deux souffrent de ne pas avoir encore d'enfant.
L'une des terres de la ferme de Nicolazic était appelée le Bocenno. [...] Ce champ semblait être béni : toutes les récoltes qui y étaient faites abondaient [...] Autre fait étrange, les bœufs avaient toujours refusé d'y mener la charrue. Nicolazic lui-même y avait, en une seule journée, cassé deux attelages. Il fallait donc faire le travail à la main.
Les apparitions de sainte Anne
Un soir d'été 1623, Nicolazic priait Anne, sa "bonne mère" quand un flambeau illumina subitement sa chambre. Le phénomène se renouvela quelques semaines plus tard. C'est donc dans la maison familiale qu’ Anne a choisi de se manifester en premier, discrètement, honorant ainsi ce que le Pape Jean-Paul II nomme "l'Église domestique", et invitant chacun d’entre nous à redécouvrir notre foyer comme premier lieu de conversion et d’évangélisation.
Mais ces premières manifestations ne sont pas encore des apparitions ; elles n'en sont que l'annonce, le prélude et Anne prépara ainsi l'âme de Nicolazic à sa venue.
La première apparition a lieu à la fontaine en août 1623 et les mois suivants. [...] Pressé par son recteur, Nicolazic demande son nom à la majestueuse dame.
Celle-ci se fait connaître dans la nuit du 25 au 26 juillet 1624 :
"Yvon Nicolazic, ne craignez pas : je suis Anne, Mère de Marie ; dites à votre recteur qu'il y a eu autrefois, dans la pièce de terre appelée le Bocenno, avant même qu'il y ait eu aucun village, une chapelle, la première qui me fût dédiée dans le pays des Bretons. Il y a aujourd'hui neuf cent vingt-quatre ans et six mois qu'elle est ruinée. Je désire qu'elle soit rebâtie au plus tôt, et que vous preniez soin vous-même de cela. Dieu veut que je sois honorée ici."
Le 7 mars 1625, Yvon Nicolazic découvrit la statue d’Anne, enfouie depuis la ruine de la première chapelle au VIᵉ siècle.
Anne n'a fait entendre aucun appel à la pénitence ni à la conversion lors de ses apparitions, elle a cependant choisi un autre moyen très fort : l'exemple vivant de Pierre de Kériolet, un enfant du pays, bandit puis converti.
Le procès de béatification d’Yvon Nicolazic est en cours.
Le sanctuaire de sainte-Anne d’Auray
La basilique Sainte-Anne d’Auray, qui se situe dans le diocèse de Vannes, dans le département du Morbihan, est fréquentée par plus de 800 000 visiteurs et pèlerins par an, ce qui la classe au troisième rang des pèlerinages français. De nombreux pèlerins se réunissent notamment à l’occasion du grand pardon de sainte Anne, le 26 juillet, jour où l’on célèbre sainte Anne et saint Joachim.
Le pape Jean-Paul II s’y est rendu en septembre 1996.
Source :
Extraits de : Sainte Anne