Bethléem : Jésus est né virginalement (St Jérôme)

Saint Jérôme, Docteur de l’Église, fut l’un des grands défenseurs de la virginité perpétuelle de la Vierge Marie. Il a vécu à Bethléem, dans l’une des grottes qui se trouve sous la basilique de la Nativité[1]. Il a médité sur cette naissance virginale de Jésus, et a établi un parallélisme significatif entre la prophétie d’Ézéchiel (Ez. 44, 1-3) sur l’édification du temple, dont la porte restera fermée, et la naissance virginale de Jésus, après son séjour dans le sein de la Vierge Marie, nouveau « temple » de Dieu. Il établit également un parallélisme entre cette naissance virginale et la Résurrection du Christ.

[1] Voir à ce sujet l’article sur la basilique de la Nativité de Bethléem, dans l’Encyclopédie mariale

Saint Jérôme, qui vécut à Bethléem, dans l’une des grottes sous la basilique de la Nativité, a parlé de la naissance virginale de Jésus. Voici son enseignement :

« Finalement Isaïe dit : « Qui pourra raconter sa génération ? » (Is 53,8 dans la Septante). Et pourquoi le même avait dit : « Voici que la Vierge concevra et enfantera (Is 7, 14) ? » Il dit ce qui est arrivé. Mais quand il dit : « Qui pourra raconter sa génération », il nous communique qu’il est certainement né, mais nous ignorons comment. Sainte Marie, la bienheureuse Marie est mère et vierge ; vierge avant l’accouchement et vierge après l’accouchement. Je m’émerveille que celui qui est Vierge soit né de la Vierge ; et que, après sa naissance de la Vierge, la Mère soit encore vierge. Voulez-vous savoir comme il est né de la Vierge et comment après la naissance la Mère est encore vierge ?

La porte était fermée et Jésus entra. Aucun doute que la porte fût fermée et celui qui entra à travers la porte fermée ce n’était pas un fantôme ni un esprit, c’était un vrai corps. Il dit en effet : « regardez et voyez, un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous voyez que j’en ai. » (Lc 24,39). Il avait la chair ; il avait les os ; et les portes étaient fermées. Comment la chair et les os purent-ils entrer les portes étant closes ? Les portes sont fermées et celui qui entre, nous ne le voyons pas entrer. Par où entra-il ? Tout est fermé ; il n’y a pas ouverture par laquelle il puisse entrer. Cependant il est à l’intérieur celui qui est entré et on ne voit pas comment il est entré. Tu ne sais pas comment et tu l’attribues à la puissance de Dieu. Attribue à la même puissance le fait qu’il soit né d’une Vierge et que cependant la même Vierge soit restée telle après l’accouchement.

Nous lisons en Ezéchiel, à propos de l’édification du temple : « La porte orientale, me dit-il, celle qui donne vers l’Orient, est toujours fermée. Personne n’entrera par elle sauf le pontife » (Cf. Ez 44,1-3). La porte est fermée et personne n’entre par elle, sauf le pontife, seul.

Le sépulcre du Sauveur avait été creusé dans la roche dure ; une roche dure qui ne présentait aucun point faible. Et il a été écrit que dans ce sépulcre personne d’autre n’avait été déposé auparavant, mais c’était un nouveau sépulcre… »

(Homélie sur saint Jean 1,1-14 ; CCL 78, 521) G. GUARIB, Testi mariani del primo millennio, Città nuova editrice, 1990 p. 287-288, traduction F. Breynaert