Tchéquie
Depuis les premiers pas de l’évangélisation en Bohème et Moravie par saints Cyrille et Méthode, la Vierge Marie a profondément marqué la foi et la piété du peuple tchèque, incarnant une présence maternelle protectrice au cœur des épreuves historiques. De l’essor des dévotions médiévales à la résilience face aux conflits et persécutions, Marie demeure pour cette terre un refuge spirituel et une source vivante d’espérance.
La république tchèque a été formée le 1° janvier 1993 [Cf. article Slovaquie] et rassemble deux régions : la Bohème et la Moravie, évangélisées à partir de 863 par saints Cyrille et Méthode. Ils apportèrent les bases de la foi et la bonté maternelle de Marie.
Voici deux exemples de l’expression de la piété mariale tchèque :
Au temps de l’empereur Charles IV (1346-1378) sont célébrées des messes en l’honneur de la Vierge Marie, avant l’aurore, avec beaucoup de fidèles qui venaient à pied, avec une lanterne, parfois de loin...
En 1378, l’université de Prague réussit à convaincre d’empereur d’introduire la célébration annuelle de la fête du 8 décembre, l’Immaculée Conception.
Mais la région fut éprouvée dans son attachement à Marie : Le prédicateur Jean Hus (1369-1415) divisa le peuple et suscita une très forte opposition populaire contre l’église catholique romaine et contre l’empereur, au point qu’il y eut une guerre (1419-1434) civile durant laquelle ses partisans détruisirent les sanctuaires et les couvents.
Après cette difficile période, la vie religieuse reprit le dessus :
Le matin et le soir, au son de la cloche, les catholiques priaient à genou un Ave Maria, en langue tchèque. Cet usage fut encore établi au synode de Olmutz en 1605. Avec les jésuites, l’enthousiasme populaire pour la Mère de Dieu reprit force.
La réforme protestante souleva le pays, mais l’armée tchèque perdit la bataille contre l’empereur Ferdinand II, catholique, sur la montagne blanche (8 novembre 1620). Cette victoire des catholiques fut commémorée par la construction de l’église « Marie de la victoire », qui, depuis 1628 contient la statue désormais connue dans le monde entier sous le nom de « l’enfant Jésus de Prague ».
Les catholiques développèrent alors la conviction que leur terre était le jardin de Marie, protégé par elle. La prière du rosaire imprégnait toute la vie et même les fables. Les artisans de Prague en confectionnaient même sur des fils d’or ou d’argent. On raconte qu’en 1729 on trouva un mort que l’on ne pouvait identifier, voyant qu’il ne portait pas de rosaire, on en conclut qu’il n’était pas catholique.
Au XVIII° l’empereur Joseph II ferma de nombreux monastères et sanctuaires.
En 1920, les idées de Jean Hus connurent un renouveau, amenant les gens à se séparer de Rome.
Pendant l’occupation nazie (1938-1939) et pendant le gouvernement communiste (1948-1990) l’Eglise fut très surveillée et il y eut beaucoup de chrétiens emprisonnés [Cf. article Slovaquie], cependant, la révolution de velours qui fit advenir la démocratie se déroula sans effusion de sang [Cf. article Slovaquie].
Aujourd’hui, la religion sa liberté et donne l’impression d’une ferveur jamais interrompue.
En Tchéquie, la fête de l’Assomption est appelée « fête de la Reine ». En Bohème, il existe presque 200 églises sous ce titre. La fête de la Visitation, suscité par un Tchèque. Ajoutons qu’au Moyen Âge fut aussi créée la fête de Notre Dame des douleurs, sans doute pour implorer le secours céleste dans les misères liées à la guerre contre les Turcs.
Parmi les sanctuaires, soulignons celui de Philippsdorf qui a pour origine l’apparition de la Vierge à une malade incurable guérie le 13 janvier 1866. Depuis la fin des années 1930, la basilique de Philippsdorf devient l’un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés d’Europe centrale
Source : Attilio Galli, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 59-66
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