Cambrai (59), Notre-Dame de Grâce
La Cathédrale Notre-Dame de Grâce de Cambrai, ancrée dans une riche histoire spirituelle depuis le XIe siècle, abrite une icône mariale d’une profonde tendresse, vénérée depuis le XIVe siècle comme un témoignage vivant de la proximité de Marie avec les fidèles. Cette image, couronnée en 1894, incarne la douceur maternelle de la Vierge et continue d’inspirer une dévotion authentique, soulignant son rôle central dans la foi et la culture chrétienne.
La Cathédrale Notre-Dame de Grâce de Cambrai est à la fois église et basilique. Elle fut fondée au XIe siècle sur le plan de la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem, puis elle fut remaniée et reconstruite à plusieurs reprises.
L'icône Notre-Dame de Grâce
Depuis 1451, la cathédrale de Cambrai présente à la dévotion des fidèles une image de la Vierge à l’Enfant, dite Notre-Dame de Grâce. Ce petit tableau du XIVe siècle appartient au thème iconographique de la « Vierge de tendresse » dont on faisait remonter l’origine à l’évangéliste Luc. Cette attribution lui valut une renommée considérable, d’autant mieux accueillie que sa représentation correspondait à la tendance humanisante des artistes flamands du temps. Malgré les désastres révolutionnaires, l’image, préservée, continua à être l’objet d’une grande dévotion qui aboutit à son couronnement en 1894.
En juillet 1905, les Annales du sanctuaire de Notre-Dame de Grâce publièrent les souvenirs de Mgr Delannoy, évêque d’Aire et Dax, qui avait voulu revoir Cambrai où il avait fait ses études cléricales. Au cours d’un voyage à Rome, il avait été frappé par la multiplicité des Madones proches de celles de Cambrai, au sujet de laquelle il conta une « anecdote ». Il tenait d’un religieux qui avait montré à Bernadette de Lourdes un recueil d’images de Marie espérant qu’elle y trouverait une ressemblance avec la Vierge des apparitions. Bernadette s’était arrêtée, émue, devant une représentation de la Vierge cambrésienne en disant : « Voilà ce que je trouve de plus ressemblant ».
À l’époque, cette information n’eut guère d’échos. Mais, en 1974, André Malraux publia , ouvrage dans lequel il rapporte des conversations avec Picasso relatives à la représentation du sacré. Malraux ayant fait allusion à la réaction de Bernadette, Picasso voulut en savoir davantage.
Félicien Machelart, Université de Valenciennes