Montserrat : la Morenita et le chemin du ciel

Dominant la plaine de Barcelone, le sanctuaire de Montserrat, avec sa Vierge noire « Morenita », attire chaque année plus d’un million de pèlerins qui viennent y puiser force spirituelle et réconfort, témoignant d’une tradition mariale riche de miracles, de saints et d’une foi vivante. Ce lieu de prière et de rencontre incarne la présence maternelle de Marie, invitant chacun à cheminer avec elle vers la joie du mystère pascal.


Le nombre de pèlerins et visiteurs dépasse un million chaque année…

Un peu d’histoire [1]

Le Mont Serrat, long d’une dizaine de kilomètres, se dresse au-dessus de la plaine de Barcelone, à 40 km de cette ville. Le paysage, très austère, offre une invitation à la prière.

Le monastère bénédictin de Monserrat date du XIe siècle.

La statue de la Vierge est appelée « Morenita », parce qu’elle est de couleur sombre. Elle est assise sur un trône d’argent laminé d’or et de pierres précieuses. Elle porte l’enfant Jésus qui bénit de sa droite et qui soutient le monde de sa gauche. La tradition veut que cette statue ait été retrouvée dans des temps immémoriaux par des bergers, dans une grotte de la montagne.

La première chapelle fut remplacée au XIVe siècle par une chapelle romane, puis par une très grande église au XVIe siècle.

Au Moyen Âge, les pèlerins de Compostelle aimaient raconter les miracles et les grâces reçues en ce lieu (cf. Alfonso X il Saggio, Cantigas de Santa Maria).

De fameux personnages y sont venus : le roi Louis XIV, Cervantes, Claudel, Flemming y offrit une de ses premières cultures de pénicilline, et des saints : saint Jean de Matha, saint Louis Gonzague, Benoît Labre, saint Antoine Marie Claret… On se souvient surtout de saint Ignace de Loyola qui est venu en ce lieu pour déposer son épée, et commencer une nouvelle vie sous la direction du confesseur du sanctuaire.

Il y eut des périodes difficiles : les soldats de Napoléon détruisirent le sanctuaire et le monastère ; plus tard, durant la guerre civile espagnole, 23 moines furent massacrés. Aujourd’hui, le monastère a essaimé 7 autres monastères, trois en Europe, trois en Amérique et un en Extrême-Orient.

Actualité [1]

Le rayonnement de ce sanctuaire est important, et de nombreuses églises sont dédiées à la Vierge noire du Montserrat en Autriche, en Pologne, au Mexique, au Chili et au Pérou. Et on trouve des autels dédiés à la Vierge noire de Montserrat un peu partout dans le monde, à Paris et à Bombay, à Buenos Aires et à Tokyo…

Les pèlerins montent à pied, ils chantent le Rosaire et font le chemin de croix, puis ils mangent ensemble sous les arbres, font quelques jeux et parfois dansent le « sardane » pour accompagner l’hymne du sanctuaire.

Les Catalans viennent y fêter les fiançailles et fêtes de familles, les réussites aux examens et les jubilés.

Il y a sur place une petite école appelée « Escolana » qui forme les garçons au service de l’autel et à la musique sacrée. Cette école a donné des organistes, instrumentistes et compositeurs renommés.

La venue de JeanPaul II

« La Vierge – la "Morena" de Montserrat, nous dévoile le sens du dernier mystère du rosaire. Il ne faut jamais oublier le but définitif du dernier mystère glorieux.

"Pense – dit saint Augustin – qu’un jour tu seras là, et quoique tu sois encore en chemin, pense comme si tu te trouvais déjà là, comme si tu te réjouissais parmi les anges, et comme s’il t’arrivait ce qui fut dit : "heureux ceux qui demeurent dans ta maison ; dans les siècles des siècles ils te loueront".

En chemin il faut imiter le style de la Mère dans la visite qu’elle fit à sa cousine (Lc 1, 39)." 

(JeanPaul II, 7 novembre 1982)

Contact :

Tel. (93) 877-7701 Fax : (93) 877-7724


[1] Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 328-329

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