L’art des catholiques japonais persécutés
Face à la persécution, les chrétiens japonais ont dissimulé leur foi en créant des images à double sens mêlant habilement les figures bouddhistes et chrétiennes, où Marie se révèle discrètement comme un refuge spirituel et un symbole de salut caché sous des formes inattendues. Ces représentations témoignent d’une profonde créativité spirituelle, soulignant la présence discrète mais vivante de la Vierge dans des contextes de clandestinité et de souffrance.
Persécutés, les chrétiens japonais camouflèrent leur foi et leurs objets de piété.
Ils firent des images à double face représentant la déesse bouddhiste Kwannon (avec toutefois des traits insolites) et la Vierge Marie, de sorte que les douaniers et policiers ne reconnaissaient pas les symboles chrétiens.
Partant de l’Amida, - mais d’une représentation qui n’était pas orthodoxe dans le bouddhisme -, ils firent des représentations du Bouddha avec sur la poitrine une croix et dans les bras un bébé, symbole de l’âme qu’il a sauvée ou très probablement, allusion symbolique et cachée à la Vierge Marie.
Confucius est représenté avec une croix sur sa couronne, et un enfant dans les bras : ce n’était pas une confusion syncrétiste, - Confucius n’a jamais été objet de culte dans le confucianisme -, mais une façon de cacher une représentation de saint Joseph.
Il faut encore noter « la lanterne de Marie », de couleur bleue, avec à sa base une forme de croix et l’inscription « Ave Maria », à peine visible.
P. Pietro Humbertclaude, « Maria-Kwannon », dans L’apôtre de Marie, t. 35, n° 373-374, août-novembre 1953, Paris, p. 97.
Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 445-456