Chinandega, El Viejo et la patronne du Nicaragua

L’histoire mariale de l’Uruguay révèle comment la Vierge Immaculée, honorée dès la fondation de Montevideo, accompagne spirituellement un peuple marqué par colonisation, luttes pour l’indépendance et crises, incarnant un lien profond entre foi, identité nationale et espérance. À travers sanctuaires et dévotions, Marie se présente comme mère protectrice et médiatrice, unissant les diverses composantes de la société uruguayenne sous son regard maternel.


L’Uruguay est un petit pays d’Amérique du Sud, d’environ 4 millions d’habitants.

XVII°-XVIII° siècle : une colonie espagnole

Comme dans toute colonisation, les enjeux ont été confus.

Certains missionnaires (san Poque Gonzales, padre Julian di Liziardi) portaient un vêtement avec l’effigie de la Vierge Marie, « conquérante ». Quand ils furent tués, les Indiens prirent l’étoffe et la déchirèrent : ils y voyaient le symbole de leur sujétion.

Montevideo, la capitale, dédiée à l’Immaculée conception Quand Montevideo a été fondée avec les Espagnols, en l’an 1726, la première église a été dédiée à l’Immaculée Conception, c’est-à-dire à Marie, la digne mère de Jésus-Christ, et immaculée depuis l’heure de sa conception.

XIX° siècle : les Trente-trois et l’indépendance

Le pays obtient son indépendance en 1828 grâce au combat des « Trente-trois », commémoré dans le sanctuaire Notre Dame Florida.

Entre 1839 et 1851, l’Uruguay connaît une guerre civile. Douze années tristes, mais accompagnées de la prière du rosaire.

En 1857 est fondée la fraternité de Notre Dame du carmel, à Montevideo. Cette fraternité s’étend à tout le pays et a une influence profonde.

XX° siècle : Au-delà des crises économiques, un pays qui prospère

De 1903 à 1920, le pays vit ses heures de prospérité, ce qui lui vaut le surnom de « Suisse de l’Amérique ». Il est ensuite touché par la crise de 1929, qui n’est vraiment surmontée qu’à partir de 1950. Le pays renoue alors avec la prospérité.

À partir de 1959, le pays est de nouveau frappé de plein fouet par une crise qui débouche finalement le 27 juin 1973 sur un coup d’État et une dictature militaire.

Le retour progressif vers la démocratie intervint de 1981 à 1985.

En 1988, le pape Jean-Paul II s’est rendu au sanctuaire Notre Dame de Florida,

« Son image sculptée dans le bois de vos forêts est le fruit de cette terre de l’Uruguay.

Des mains indiennes l’ont modelée, et l’ont apportée.

L’amour d’Indiens, de blancs et de métis lui ont préparé une place et lui ont offert de leur terres : maintenant désormais, c’est comme un mémorial de l’histoire de toutes les familles, de tout l’Uruguay. […]

Mère du Verbe de Vie, Vierge de Nazareth, je te confie vivement en ce jour toutes les familles de l’Uruguay. […]

Je t’offre et je mets sous ta protection toute l’Église de l’Uruguay. »

(JeanPaul II, homélie du 9 mai 1988)


Cf. Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 1001-1007

Cf. Clodovis Boff, Mariologia sociale. Il significato della Vergine per la società. BTC 136. Queriniana, Brescia 2007. Biblioteca contemporanea, p.222


Françoise Breynaert

Précédent
Tous
Suivant