Le renouveau iconographique copte (XX°-XXI°)

L’œuvre d’Isaac Fanous révèle comment l’enracinement profond dans la tradition spirituelle et artistique égyptienne permet de faire jaillir une lumière universelle, incarnée dans l’icône copte où Marie, en majesté, accueille le Christ sauveur, symbole vivant de la rencontre entre Dieu et l’humanité. À travers cette alliance unique de beauté et de foi, son art invite chacun à cheminer vers la lumière divine, enraciné dans une histoire sacrée qui transcende les cultures.


Isaac Fanous (1919-2007) a construit son œuvre entière sur une intuition : la valeur de l’enracinement. Pour lui, tout acte créateur humain est le fruit d’une continuité, l’aboutissement d’une tradition qu’il incarne et dépasse en un même mouvement.

Impossible donc de produire une certaine qualité de fruit sans être profondément enraciné dans un terreau particulier.

Pour Isaac, ce terreau, c’est l’Égypte, son immense histoire, sa spiritualité qui s’exprime dans son art sacré : c’est la première partie de l’ouvrage.

Voici donc un livre bâti comme un arbre : on y trouvera les racines, le tronc et les branches, et enfin les fruits.

La sève qui alimente cet arbre, c’est cette quête de Dieu qui habite l’âme égyptienne depuis la nuit des temps et qui s’est toujours traduite chez les Égyptiens, qu’ils soient « païens », chrétiens ou musulmans, par une expression artistique religieuse très forte.

En restituant à l’art iconographique copte, qu’il avait perdu, sa dimension à la fois esthétique et sacrée, Isaac Fanous a renoué un lien essentiel entre la communauté copte et l’Égypte : le sens de la beauté associée à la spiritualité.

La réponse divine à la quête humaine, c’est l’Esprit qui féconde la matière et la remplit de sa Lumière. C’est pourquoi les icônes apparaissent comme de petites lampes qui tracent sous nos pas un Chemin de Lumière.

Ces lampes sont égyptiennes, mais la lumière qu’elles diffusent est universelle : c’est ainsi qu’un art autochtone, par sa pureté même, accède à l’universalité mieux que ne le ferait un syncrétisme qui prétendrait dépasser les cultures.

L’œuvre d’Isaac Fanous est donc pour tous, comme ses ancêtres pharaoniques, il a su créer un art qui concerne l’humanité entière. Quel sera l’avenir de cette œuvre ?

La réponse ne nous appartient pas, même si nous savons que la flamme est ravivée et que l’on peut faire confiance aux disciples du Maître pour l’entretenir et la transmettre.

Ce que nous pouvons déjà affirmer, c’est que cette œuvre marque une étape non seulement dans l’histoire de l’art et de la spiritualité de l’Égypte et du christianisme, mais aussi dans la vie de bien des personnes qui l’ont approchée.

" Qui regarde vers Dieu resplendira " nous dit le psaume 33 ; qu’il en soit ainsi pour chacun d’entre nous.


Ashraf et Bernadette SADEK

L’Entrée de la famille en Égypte est l’icône égyptienne par excellence.

Quelques explications sur cette icône :

La terre d’Égypte en accueillant son sauveur s’offre à la lumière divine qui vient à sa rencontre et qui la féconde

Les poissons représentent les évangélistes. C’est une tradition copte, car les poissons vont, par la mer, « aux quatre coins du monde », comme les quatre Évangiles ; la séparation en trois et un représente les trois Évangiles synoptiques et l’Évangile de Jean.

L’ibis représente le Christ sauveur, car c’est un oiseau (aujourd’hui disparu) qui débarrasse la terre des insectes nuisibles, comme le Christ a débarrassé l’Égypte des idoles.

Le temple d’Héliopolis est un des lieux traditionnels du passage de la Famille.

La Vierge Marie nous fait face, c’est une Vierge en majesté.

Source : http://eocf.free.fr .

Synthèse F. Breynaert

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