XIX° siècle, l'art et Marie

Au XIXe siècle, l’art marial se déploie en une riche diversité d’expressions, mêlant rigueur académique, quête de sincérité spirituelle et dévotion populaire, où Marie est tour à tour sublimée dans des œuvres contemplatives, historiques ou empreintes de tendre piété. Ce foisonnement artistique révèle la place centrale de la Vierge dans la foi catholique, inspirant des mouvements aussi variés que les Nazaréens, les Pré-Raphaélites et l’art dévotionnel sulpicien.


Le XIXe siècle est un foisonnement de styles différents. On voit se développer l'école de l'art Académique et symboliste. Le peintre Ingres, maître de la ligne, de la surface dans un art abstrait (cf la Vierge qui tient l'hostie éloignée, noble, distancée) en est l'un des plus représentatifs, ainsi que le peintre et graveur Odilon Redon. Mais face au conformisme de cette école, des réactions se produisent.

Des Nazaréens...

Tout d'abord, les Nazaréens (surnom qui fut donné à un groupe d'artistes à cause de leurs cheveux longs à la manière de Jésus et courant né en Allemagne dans la mouvance préromantique du XIXe siècle), veulent revenir à un art plus concret en même temps que plus contemplatif.

Beaucoup de Nazaréens sont catholiques et laissent éclater leur foi dans des tableaux, gravures et surtout, grandes fresques où les thèmes historiques et religieux abondent (cf Albert Dürer et ses gravures de la vie de la Vierge, par exemple).

... aux Pré-Raphaélites...

Ce mouvement comprenait sept artistes qui formaient une sorte de 'fraternité' protestant contre l'académisme. Ils empruntaient leurs sujets aux histoires du Moyen Âge. On les appelle pré-Raphaélites parce qu'ils voulaient retrouver un art non pas de conformité, mais de sincérité. Ils idéalisent la femme (cf Ophélia flottant sur les eaux), idéalisation qui rappelle l'amour courtois des dames du Moyen Âge et l'idéal chevaleresque chrétien.

... jusqu'à l'art dit "sulpicien" et "dévotionnel"

À l'époque et dans l'esprit de ces courants artistiques se développe aussi l'art dit "sulpicien", ou "dévotionnel", qui s'exprime surtout en images pieuses où le sentiment et le romantisme dominent : les images mariales foisonnent. Jusque dans la statuaire, la Vierge Marie est souvent représentée entourée de nuées et d'angelots (cf. la statue de Notre-Dame de l'Assomption dans le cœur de la chapelle de l'Assomption (église Saint-Sulpice, Paris 6e). L'art dévotionnel sulpicien est un art populaire qui conduira au courant du "kitsch catholique", avec tout ce qu'il comporte d'hétéroclite et de surcharges.

Dans ce chapitre :

Julius Schnorr von Carolsfeld, Les noces de Cana, 1819

Le tableau des Noces de Cana de Julius Schnorr von Carolsfeld illustre avec profondeur le premier miracle de Jésus, où, entouré de Marie, il transforme...

Julius Schnorr von Carolsfeld, autres oeuvres

Ces trois tableaux, empreints de foi profonde, révèlent à travers leur symbolisme marial un riche héritage biblique et chrétien, invitant à une méditat...

P. Gaugain, La Orana Maria, 1891

Dans La Orana Maria, Paul Gauguin célèbre la Vierge Marie et l’Enfant Jésus en les inscrivant dans un paysage tahitien vibrant, révélant ainsi l’univer...

Lévy-Dhurmer, Notre Dame de Penmarc’h, 1896

L’œuvre Notre-Dame de Penmarc’h de Lucien Lévy-Dhurmer mêle avec profondeur la tradition byzantine des icônes et l’illusionnisme académique occidental ...

James Tissot (1836-1902)

James Tissot, artiste français du XIXe siècle, a profondément marqué l’art religieux en consacrant sa fin de vie à illustrer avec une grande sensibilit...

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