Giotto : L'Ascension (1304-1306)
L’Ascension du Christ, riche de sens théologique, est intimement liée à la figure d’Élie dans l’Ancien Testament et à la promesse de l’Esprit Saint, que Marie, en tant que Mère de l’Église, accueille pleinement au cœur de la communauté des apôtres. Cette fête, illustrée avec profondeur par Giotto, révèle Marie comme modèle d’ouverture à l’Esprit et garante de l’espérance chrétienne en la venue glorieuse du Christ.
Dans l'Ancien Testament, l'Ascension d'Elie dans un char de feu est aussi le moment où son disciple Elisée reçoit l'esprit d'Elie, et même, une double part de son esprit :
« Elie dit à Elisée : "Demande : Que puis-je faire pour toi avant d'être enlevé d'auprès de toi ?" Et Elisée répondit : "Que me revienne une double part de ton esprit !" Elie reprit : "Tu demandes une chose difficile : si tu me vois pendant que je serai enlevé d'auprès de toi, cela t'arrivera ; sinon, cela n'arrivera pas." »
(2 Rois 2, 9-10)
L'Église primitive a compris le Christ à la lumière du prophète Elie, et a commencé par célébrer ensemble l'Ascension du Christ et le don de son Esprit Saint à la Pentecôte. C'était une fête unique s'étendant sur une période de cinquante jours et qu'ils appelaient la Pentecôte.
« Et maintenant, exalté par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit Saint, objet de la promesse, et l'a répandu. »
(Ac 2, 33)
Ceci explique la présence de la Vierge dans la représentation de l'Ascension (alors que le Nouveau Testament ne mentionne la présence de Marie qu'au cénacle de la Pentecôte). La Vierge est, par excellence, celle qui accueille l'Esprit de Dieu. Elle est au centre de l'Église qui prie pour recevoir l'Esprit Saint.
Deux anges vêtus de blancs s'adressent à chacun des deux groupes d'apôtres en montrant du doigt le Christ élevé en gloire. Ils leur disent les paroles de l'Écriture :
« Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous ainsi à regarder le ciel ? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus, viendra comme cela, de la même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »
(Actes 1, 11)
Synthèse F. Breynaert