Mt 1, 18-25 : L'Annonciation à Joseph

Le récit évangélique de Matthieu souligne avec profondeur la double origine de Jésus-Christ : engendré divinement par Dieu et né de la Vierge Marie, dont la maternité humaine est mise en lumière par un langage riche en nuances théologiques. Cette étude révèle comment la généalogie sacrée affirme la nature divine du Christ tout en honorant le rôle unique de Marie dans le mystère de l’Incarnation.


"Jacob engendra [grec : verbe « gennaô »] Joseph, l’époux de Marie de [grec : « ’ek »] laquelle fut engendré [verbe grec : « gennaô » à la forme passive] Jésus, que l’on appelle Christ (ou Messie)."

(Mt 1, 16)

Etude des mots

Le verbe « gennaô » avec un sujet masculin signifie « engendrer », comme on le voit bien dans tout le reste de la généalogie. Rapporté à une femme, « gennaô » peut faire allusion à la conception ou à l’accouchement.

La préposition « 'ek » est celle utilisée pour les autres femmes de la généalogie, par exemple : "Booz engendra Jobed de « 'ek » Ruth"

En Matthieu 1,16, le verbe « gennaô » est au passif, mais sans complément d’agent. La préposition « 'ek » n’est pas apte pour exprimer un agent. Pour avoir un complément d’agent, il faudrait plutôt la préposition « 'upo ». La forme passive et le manque de complément d’agent peuvent être considérés sans difficulté comme un sous-entendu de l’action divine.

Conclusion : Jésus est engendré de Dieu, et il est né de la vierge Marie

En Mt 1, 16 : La paternité envers Jésus est indiquée dans la direction de Dieu, tandis que la fonction maternelle est accomplie par Marie et indiquée avec une préposition identique à celle qui est utilisée pour les autres femmes de la généalogie.

De même, dans le récit de l’Annonce à Joseph, en Mt 1,18 : « to gennetèn » doit être compris sans référence directe à la fonction féminine indiquée, de nouveau, avec une préposition de lieu « ’en », en supposant, en absence du complément d’agent, un nouveau passif divin, il est possible de traduire avec « ce qui a été engendré (de Dieu) en elle. »


Extraits de Ermenegildo MANICARDI, Maria e la Trinità nel Vangelo secondo Matteo, in Marianum 1-2, (2002), pp. 17-50. (p. 30-35)

Synthèse par F. Breynaert

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