La lecture de la Bible selon Clément d'Alexandrie (150-215)

Dans ce texte de Clément d'Alexandrie, la virginité de Marie dans la naissance de Jésus est mise en lumière comme un mystère profond où le Verbe éternel naît par l'Esprit Saint, illustrant ainsi la puissance vivifiante de l'Écriture sainte, qui, tout comme Marie, enfante la vérité sans perdre sa pureté. Cette analogie spirituelle invite à contempler Marie non seulement comme Mère virginale du Christ, mais aussi comme modèle de l'accueil de la Parole vivante dans l'Esprit.


Un texte de Clément d'Alexandrie († 215) évoque la virginité de Marie dans l'enfantement, mais il évoque aussi le rapport à l'Écriture : la naissance de Jésus, c'est la naissance du Verbe, la parole vivante, et cette naissance, pour Marie comme pour chacun de nous, ne peut se faire sans l'Esprit Saint, autrement dit, c'est une naissance virginale.

L'Écriture donne accès au Dieu vivant, au Verbe, mais le passage des Écritures à la Parole vivante du Verbe est un passage de grâce car l'Écriture est fermée, c'est-à-dire qu'il faut un effort et une grâce de l'Esprit Saint pour en recueillir le fruit. Ainsi, Marie donne naissance au Verbe sans perdre la virginité, comme les Écritures donnent la Parole vivante de Dieu.

Attention, dans ce texte, le mot "gnostiques" a un sens positif : ce ne sont pas les hérétiques mais les hommes éclairés pour lesquels l'Écriture enfante virginalement, dans l'Esprit Saint :

« Mais, apparemment, la foule croit, encore maintenant, que Marie est une femme qui a accouché à cause de la naissance de son enfant, alors qu'elle n'est pas une femme qui a accouché (certains disent même qu'après l'enfantement, quand elle avait reçu les soins de la sage-femme, on avait constaté qu'elle était vierge).

Pour nous, les Écritures du Seigneur sont semblables : elles enfantent la vérité, et restent vierges, puisqu'elles cachent en elles les mystères de la vérité.

"Elle a enfanté et elle n'a pas enfanté", dit l'Écriture [Apocryphe d'Ézéchiel], car elle a conçu d'elle-même, et non à la suite d'un accouplement.

C'est pourquoi les Écritures n'ont enfanté que pour les gnostiques, tandis que les sectes, qui ne les connaissent pas bien, les répudient comme si elles n'avaient pas enfanté. »


Gila

Précédent
Tous
Suivant