Les annonces de Marie pendant l'Exil et au retour de l'Exil

Dans un contexte d’exil et de crise, les prophéties d’Isaïe et d’Ezéchiel annoncent une espérance nouvelle, culminant dans la figure de Marie, qui incarne l’accomplissement du dessein divin en portant en son sein le Messie, source de salut et de réconciliation pour le peuple de Dieu. À travers elle, se révèle la fidélité de Dieu qui, malgré les épreuves, restaure sa présence vivante au cœur de son peuple.


En un temps menaçant, les prophéties du premier Isaïe (Is 7, 14) apportent l’espérance, tandis que le roi immole des nouveau-nés, le prophète annonce qu’une jeune fille va donner la vie. Cette prophétie d’Isaïe recevra ensuite une nouvelle interprétation, annonçant le messie né d’une vierge. Saint Matthieu verra l’accomplissement de cette prophétie en Marie.

Au seuil de l’exil, Ezéchiel avait vu la gloire de Dieu rejoindre les exilés. Depuis lors, le porche oriental du temple restera sacré (Ez 44, 1-3)... Le temps de l’Exil est une période historique où Dieu se révèle plus grand que ce que l’on avait compris de lui jusqu’à présent. Le dialogue avec Dieu s’intensifie, mais aussi le silence de Dieu.

Pendant l’exil, l’histoire de Judith montre l’exemple de la résistance spirituelle au païen.

Privé du don de la terre-sacrement, Israël a découvert que son bien suprême et ultime n’est pas la terre mais la proximité de Dieu dans une pureté que n’entachent ni infidélité, ni amour partagé entre le Seigneur et un bien terrestre (cf. Ps 73,25-28), de là les longues et émouvantes confessions de péchés (Ne 9 ; Ba 8 ; Dn 3,25-45 ; 9,1-19 ; etc.)[1].

Après l’exil, Ezéchiel fait une lecture inclusive de la question de la terre : « Vous partagerez le pays en héritage, pour vous et pour les étrangers qui séjournent au milieu de vous et qui ont engendré des enfants parmi vous. » (Ez 47, 22).

L’histoire de Ruth révèle comment Dieu intègre aussi des étrangères au peuple de Dieu.

La gloire du Seigneur reviendra au Temple (Ez 43,1-9), un Temple restauré, idéal (40-42), source de fécondité, de guérison, de salut (47,1-12). Son porche oriental reste fermé...

Le retour d’Exil est aussi le temps où Dieu semble revenir habiter au milieu de son peuple. Les prophètes Sophonie, Joël et Zacharie parlent alors de la « Fille de Sion » qui va recevoir en son sein son Roi, qui est Dieu lui-même.

Saint Luc voit l’accomplissement des oracles de la fille de Sion quand Dieu s’incarne en Marie.


[1] Francesco Rossi de Gasperis, Marie de Nazareth, icône d’Israël et de l’Eglise, Parole et Silence 2004, p. 62


Synthèse F. Breynaert

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