Jésus libère les hommes de l'astrologie

L’étoile des Mages, loin d’être un simple phénomène astrologique, révèle la lumière divine qui guide vers le Christ, véritable Roi et accomplissement des prophéties bibliques, soulignant ainsi la primauté de la foi sur les puissances célestes. Dans ce mystère, Marie, Mère du Roi des Juifs, éclaire le chemin de l’espérance et de la révélation divine.


[Le signe astrologique parle si une prophétie parle aussi].

La grande conjonction de Jupiter et de Saturne dans le signe zodiacal des Poissons en 7-6 avant notre ère semble être un fait vérifié. Elle pouvait orienter des astronomes du milieu culturel babylonien et perse vers le pays de Juda, vers un "roi des Juifs". [...]

Mais elle n'aurait pas pu parler à ces hommes s'ils n'avaient pas été touchés aussi d'une autre façon : touchés intérieurement par l'espérance de cette étoile qui devait surgir de Jacob (cf. Nb 24, 17). [...]

Dans notre récit, l'étoile conduit les Mages d'abord seulement en Judée. Il est tout à fait normal qu'à la recherche du roi des Juifs nouveau-né ils aillent dans la cité royale d'Israël et entrent au palais du roi. Le futur roi devait probablement y être né. Pour trouver définitivement la route vers le véritable héritier de David, ils ont ensuite besoin de l'indication des Écritures sacrées d'Israël, des paroles du Dieu vivant.

[La fin de l'astrologie.]

Dans le monde antique, les corps célestes étaient regardés comme des puissances divines qui décidaient du destin des hommes. Les planètes portent des noms de divinité. Selon l'opinion d'alors, elles dominaient en quelque sorte le monde, et l'homme devait chercher à trouver un compromis avec ces puissances.

La foi dans le Dieu unique, témoignée par la Bible, a bien vite opéré ici une démythisation, quand le récit de la création, avec une magnifique sobriété, appelle le soleil et la lune - les grandes divinités du monde païen - lampes (luminaires) - que Dieu, avec toute la troupe des étoiles, suspend à la voûte céleste (cf. Gn 1, 16).

Entrant dans le monde païen, la foi chrétienne devait de nouveau affronter la question des divinités astrales. C'est pourquoi, dans les Lettres de prison aux Éphésiens et aux Colossiens, Paul a fortement insisté sur le fait que le Christ ressuscité a vaincu toute Principauté et Puissance de l'air et domine tout l'univers. Le récit de l'étoile des mages se situe dans cette ligne : ce n'est pas l'étoile qui détermine le destin de l'Enfant, mais c'est l'Enfant qui guide l'étoile.


Extraits de J. Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Flammarion, Paris 2012, p. 142-144

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