L'Annonciation selon saint Bernard (1090-1153)

Saint Bernard révèle à travers ses écrits la place unique de Marie dans le mystère du Verbe Incarné, soulignant sa contribution essentielle à l’union entre Dieu et l’homme. Par sa virginité, son humilité et son oui libre à l’Annonciation, Marie devient le modèle parfait de vertu et le chemin par lequel le salut est offert à toute l’humanité.


L’admiration de saint Bernard († 1153) pour le plan divin du salut se concentre sur le mystère du Verbe Incarné. Or, pour réaliser l’union entre Dieu et l’homme, le Seigneur il a prévu la contribution singulière d’une créature, Marie :

« Dieu a formé de sa même substance et de la Vierge un unique Christ, il est devenu un unique Christ. » [1]

L’importance de Marie dérive du fait qu’elle a contribué à rapprocher l’homme de Dieu et à rendre Dieu plus accessible à l’homme :

« Dieu était incompréhensible et inaccessible absolument, invisible et inimaginable. Mais alors il voulut devenir compréhensible, visible et concevable. Comment ? me demandes-tu. Je te réponds : À la crèche, dans le sein virginal de sa Mère. » [2]

Saint Bernard exalte la responsabilité personnelle et morale de Marie dans la réponse qu’elle donne le jour de l’Annonciation :

« Le monde entier attend prosterné à tes pieds. Non sans raison, car de ta parole dépend la consolation des malheureux, la rédemption des esclaves, la libération des condamnés ; en un mot : le salut de tous fils d’Adam, de toute ta race. » [3]

La grandeur de Marie présente une dimension qui n’est pas seulement théologale mais aussi morale. Saint Bernard loue les vertus et les dispositions intérieures de Marie, et il s’arrête avec complaisance sur sa virginité et sur son humilité :

« Dieu voulut que fût vierge celle, immaculée, de qui allait naître celui qui était l’immaculé et le purificateur de toute tache. Il voulut en outre que cette mère fût humble, elle par qui allait venir au monde celui qui est doux et humble de cœur, afin d’être pour tous l’exemple nécessaire et très efficace de ces vertus. » [4]


[1] Super missus est, 3, 4.

[2] In Nativitate 11.

[3] Super Missus est, 1,7, PL 183,59 D

[4] Super Missus est, 2,1, PL 183, 61 D


L. GAMBERO

Maria nel pensiero dei teologi latini medievali,

ed San Paolo, 2000, p. 158-160

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