La question de Marie selon Origène (185-253)

Dans son commentaire sur l’interrogation de Marie face à l’Ange, Origène éclaire avec profondeur la foi de la Vierge, soulignant non un doute, mais une humble réflexion sur le mystère inédit de la conception virginale, témoignant ainsi de sa condition de créature appelée à accueillir la grâce divine. Cette méditation révèle la dignité unique de Marie, mère du Verbe incarné, et invite à contempler la merveille de son oui dans le plan de salut.


Origène (†253) commente l’interrogation de Marie : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? » (Lc 1, 34).

« Si l’Écriture avait dit : “Croissez et multipliez, remplissez la terre et soyez-y les maîtres”, sans ajouter qu’il “les fit male et femelle”, l’homme serait évidemment resté sceptique en la bénédiction divine, tout comme Marie qui répondit à la bénédiction de l’Ange : “Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?” »[1]

Il ne semble pas qu’Origène entende une véritable incrédulité aux paroles de l’ange qui du reste n’avait pas encore donné l’explication sur la manière de concevoir de la Vierge. C’est plutôt un état « sceptique », non pas sur tout ce que dit l’ange mais sur comment cela pourrait se réaliser du fait qu’il n’existe pas dans la nature d’exemple de conception virginale. Les auteurs postérieurs l’appelleront cela un état de difficulté ou d’embarras.

Justement, Origène, qui devine toute la dignité de Marie dérivée de sa maternité divine, n’hésite cependant pas à souligner toute sa condition de créature, de femme qui a accompli un chemin de foi.


[1] Origène, homélies sur la Genèse, traduit par Louis Doutreleau, Sources chrétiennes 7, Paris Cerf 1976, p.67


A. Gila

Précédent
Tous
Suivant