Vénérer Marie avec un particulier amour (Constitution sur la sainte liturgie SC 103)

Le concile Vatican II révèle à travers la Constitution sur la liturgie la place unique de Marie, unie indissolublement à son Fils dans l’œuvre salutaire, comme modèle et fruit éminent de la Rédemption que l’Église vénère avec amour et contemple avec espérance. Cette vision mariale souligne la profondeur spirituelle et théologique de sa présence au cœur du mystère du Christ célébré dans l’année liturgique.


Vatican II a promulgué la Constitution sur la liturgie (Sacrosanctum Concilium) le 4 décembre 1963, presqu’un an avant la Constitution dogmatique sur l’Église (Lumen gentium), promulguée le 21 novembre 1964.

La Constitution sur la liturgie du concile Vatican II dit :

« En célébrant ce cycle annuel des mystères du Christ, l’Église vénère avec un particulier amour la bienheureuse Marie, mère de Dieu qui est unie à son Fils dans l’œuvre salutaire par un lien indissoluble ; en Marie, l’Église admire et exalte le fruit le plus excellent de la Rédemption, et, comme dans une image très pure, elle contemple avec joie ce qu’elle-même désire et espère être tout entière. »

(Vatican II, Constitution sur la liturgie = Sacrosanctum Concilium 103)

Commentaire

Il n’y a qu’un seul calendrier liturgique. Les solennités du Seigneur sont aussi l’occasion de célébrer Marie et réciproquement. Ce paragraphe est situé dans le chapitre qui concerne l’année liturgique, après avoir évoqué le Christ et avant d’évoquer les apôtres et les saints.

Chaque mot est choisi avec précision :

L’Église « vénère » avec « amour », la vénération se rapporte à sa grandeur, l’amour se rapporte à sa proximité, la prière de l’Église unit toujours les deux aspects. L’Église vénère avec un amour « particulier », qui vient de la vocation particulière de Marie.

« Marie est unie à son Fils dans l’œuvre salutaire par un lien indissoluble » : l’Église une du premier millénaire parlait de Marie comme « Mater et socia » du Christ, elle est mère et associée au salut du genre humain.

« L’œuvre salutaire » correspond à l’œuvre du salut (SC 6), l’œuvre de la glorification de Dieu (SC 5), l’œuvre de la rédemption (SC 2), l’œuvre salfivique (SC 102) : une œuvre qui regarde à la fois l’homme et Dieu, quand Dieu sauve et que l’homme célèbre, met en pratique et évangélise… Le « lien » entre Jésus et Marie est un lien « indissoluble », Vatican II reprend ici les enseignements précédents.

«... en Marie, l’Église admire et exalte le fruit le plus excellent de la Rédemption » : la prière est d’abord l’admiration, on reste en quelque sorte bouche bée devant l’humilité, la grandeur et la beauté de Marie. Ensuite l’Église exalte, c’est-à-dire qu’elle chante la louange de Marie comme fruit excellent de la Rédemption, de sorte que la louange s’adresse à Dieu, l’auteur de la Rédemption.

« et, comme dans une image très pure, elle contemple avec joie ce qu’elle-même désire et espère être tout entière » : c’est une autre attitude intérieure, ici l’Église désire et espère.


F. Breynaert

En remerciant le père I.Calabuig, éminent liturgiste, faculté théologique pontificale "Marianum", Rome.

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