T.K. Seim, les femmes comme interprètes prophétiques
Dans l’évangile selon Luc, Marie et Élisabeth sont mises en lumière non seulement comme mères, mais surtout comme réceptrices et témoins vivants de l’Esprit Saint, incarnant un rôle prophétique essentiel qui révèle la portée universelle du message divin pour tous, hommes et femmes. Cette perspective souligne la dignité et la mission spirituelle de Marie, invitant à une lecture renouvelée de sa place dans le dessein de salut.
Pour T. K. Seim[1], « Luc conçoit le message évangélique pour les hommes et pour les femmes parce que l’Esprit a été répandu sur les deux groupes »...
L’auteur prête attention à ce qui concerne les femmes. Marinella Perroni remarque que la distinction d’un message spécifique pour les femmes n’est pas toujours probante, puis elle souligne une exégèse intéressante :
« Dans son exégèse de la conception de Marie et l’Elisabeth l’accent n’est pas mis uniquement sur les deux fils masculins qui vont naître d’elles ; avant de porter en elles leur fils, leur fonction est surtout de recevoir l’Esprit. Leur rôle décisif est d’être, à la première personne, interprètes prophétiques de ce qui s’est réalisé en elles. »[2]
[1] T. K. Seim, The double Message. Patterns of Gender in Luke-Acts. Studies of New Testament and its World, Edimbourg, 1994. p. 176
[2] Marinella Perroni, Marie dans la théologie féministe. dans : Aa Vv, Marie, l’Eglise et la théologie, dirigé par D. de Boissieu, P. Bordeyne, S. Maggioni, Desclée, Paris 2007, p. 302