Les chrétiens (Lettre à Diognète, II° siècle )
La Lettre à Diognète, écrite au IIᵉ siècle en pleine persécution, révèle la profonde identité des chrétiens, témoins lumineux dans un monde hostile, appelés à vivre dans le monde sans en être du monde, à l’image de Marie qui incarne cette présence humble et fidèle au cœur des épreuves. Ce texte invite à comprendre la vocation chrétienne comme un témoignage d’amour et de vie nouvelle, enraciné dans une foi invisible mais puissante.
La lettre à Diognète a été écrite au IIᵉ siècle, en période de persécution, par un auteur demeuré anonyme. Elle évoque ainsi les chrétiens :
Les chrétiens aiment tout le monde, et le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent. Alors qu’ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs.
En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. L’âme est répandue dans tous les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L’âme habite dans le corps, et pourtant elle n’appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent dans le monde, mais n’appartiennent pas au monde.
L’âme invisible est retenue prisonnière dans le corps visible ; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans le monde, mais le culte qu’ils rendent à Dieu demeure invisible.
La chair déteste l’âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait de tort, mais parce qu’elle l’empêche de jouir des plaisirs ; de même le monde déteste les chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu’ils s’opposent à ses plaisirs.
Lettre à Diognète