La Pentecôte (Ac 2)

La fête de la Pentecôte puise ses racines dans la tradition juive où elle célèbre la moisson et le don de la Loi, symboles d’une alliance vivante avec Dieu. Pour les chrétiens, elle s’éclaire pleinement dans la venue de l’Esprit Saint, souffle divin qui renouvelle le cœur et fait de Marie et des disciples les témoins ardents de l’Évangile.


La fête juive de la Pentecôte est décrite comme une fête agricole dans les livres suivants : Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome.

Elle est aussi appelée fête des semaines parce que l’on compte 7 semaines après la Pâque juive qui est la fête de la moisson de l’orge. C’est alors la moisson du blé.

Cette fête agricole démarquait le peuple hébreu des peuplades de Canaan (et de Mésopotamie) : en effet, alors que les Cananéens pratiquaient des rites magiques et occultes pour capter la pluie et la fécondité, les Hébreux exprimaient leur gratitude et leur confiance envers le Seigneur en offrant les prémices : c’est là leur sainteté, leur esprit saint.

La fête juive de la Pentecôte a ensuite évolué pour devenir aussi une fête de l’Alliance et du don de la Torah au Sinaï, ceci uniquement dans certains milieux pharisiens et esséniens. Certains courants juifs mettent l’accent sur la loi donnée au Sinaï une fois pour toutes, d’autres mettent l’accent sur le renouvellement de l’Alliance, le renouvellement du don de l’Esprit Saint par lequel on interprète et on vit la loi.

Ces traditions juives ont très probablement nourri les disciples et inspiré leur compréhension de l’événement qu’ils ont vécu et raconté dans le livre des Actes des Apôtres.

La compréhension chrétienne de l’Esprit Saint est en continuité avec l’expérience de l’Ancien Testament, mais c’est aussi une expérience nouvelle et très puissante.

L’Esprit Saint est l’Esprit de Jésus, l’Esprit mort et ressuscité.

La fête chrétienne de la Pentecôte n’a pas d’abord été un jour particulier mais une période de 7 semaines à partir de la veillée pascale. Elle est ensuite devenue, à partir du 4e siècle, la fête du 50e jour après Pâques.

Le 10 février 385, le pape Sirice s’exprimait ainsi : « C’est le même jour, celui de la Pentecôte, que la Loi fut donnée et que l’Esprit Saint descendit sur les disciples pour qu’ils prennent de l’autorité et sachent prêcher la loi évangélique » (PL X, 200).

Le don de l’Esprit n’est-ce pas le don de la Loi intériorisée, lors de la nouvelle alliance, l’esprit nouveau et le cœur nouveau dont parlent les prophètes Jérémie (30, 23) et Ézéchiel (36, 26-27) ?


F. Breynaert

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