J.-H. Newman (1802-1890) Marie, seconde Eve, Immaculée Conception

John Henry Newman éclaire, à travers la tradition des Pères de l’Église, la profonde vérité mariologique selon laquelle Marie, prédestinée par Dieu comme la seconde Ève, coopère pleinement à la Rédemption par sa foi et sa sainteté immaculée dès l’origine. Cette doctrine ancienne révèle non seulement la grandeur de sa maternité divine, mais aussi la dignité restaurée du mariage comme reflet de l’union céleste entre le Christ et l’Église.


J.-H. Newman (1801-1890) réfléchit à partir des pères de l’Église :

Aux yeux de Newman, il y avait un principe mariologique profond entre tous, un principe qui servait de base à la maternité divine : Dieu avait prédestiné Marie à coopérer à notre Rédemption comme étant la seconde Ève.

Newman l’appelle « la grande doctrine de l’antiquité »[1].

« La première femme aurait pu déjouer les ruses du tentateur, mais elle ne le fit pas ; de même, si, devant le message de Gabriel, Marie avait manqué de soumission ou de foi, le plan divin aurait échoué. »[2]

C’est pourquoi les Pères appellent Marie une seconde Ève, une Ève meilleure.

À ce titre, il fallait que Marie fût au moins l’égale d’Ève par les dons de la science et de la grâce. « Comment cela, à moins que Marie ne possédât des dons au moins égaux à ceux qu’Ève avait reçus ? »

Il ne s’agissait, pour Newman, que d’une connaissance surnaturelle qui concernait par exemple la Trinité[3].

Selon Newman, il en résulte que Marie possède la sainteté dès le premier instant de son existence. « Marie est la seconde Ève ; de cette doctrine de la primitive Église, j’ai déduit, de façon immédiate, la doctrine de l’Immaculée Conception. »[4]

Et Dieu manifesta sa bonté de façon inattendue : « Aussi, dès lors, non seulement le mariage a recouvré sa dignité première, mais il a même reçu un privilège spirituel, en tant que symbole extérieur de l’union céleste entre le Christ et l’Église. »[5]

J.-H. Newman réfléchit aussi dans le dialogue entre protestants et catholiques

Il introduit donc les notions de prédestination (fréquente chez les protestants) et de mérite (fréquente chez les catholiques) :

« Elle fut, dès le premier instant, revêtue de sainteté, prédestinée à la persévérance, lumineuse et glorieuse aux yeux de Dieu ; jusqu’à son dernier soupir, elle ne cessa jamais de produire des actes méritoires. »[6]


[1] Certain difficulties felt by Anglicans in Catholic Teaching Considered quoted from catholic editions between 1875 and 1910, II, p.31

N.B. Cette coopération est liée à la maternité de Marie, Newman ne la prolonge pas pendant la vie publique de Jésus et le mystère pascal.

[2] An Essay on the Development of Christian Doctrine, quoted from catholic editions between 1878 and 1909, p. 415

[3] Sermon Notes of John Henry Cardinal Newman, 1849-1878. Edition by the Fathers of the Birmingham Oratory, 1913, p. 107

[4] Certain difficulties felt by Anglicans in Catholic Teaching Considered quoted from catholic editions between 1875 and 1910, II, p. 49

[5] Parochial and Plain Sermons II, catholic edition 1869-1910, p.131

[6] Discourses Addressed to Mixed congregations, edition 1849-1909,, p. 354.


Synthèse F. Breynaert

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