Esséniens, sadducéens, pharisiens, et Galiléens

À l’aube du christianisme, les diverses mouvances juives, telles que les Esséniens, Pharisiens et Sadducéens, témoignent d’une quête spirituelle intense face aux défis du mal et du péché, préparant ainsi le terrain pour l’avènement du Royaume de Dieu. Dans ce contexte, Marie de Nazareth éclaire ce chemin de foi en incarnant l’espérance et la fidélité à la Parole divine.


[N.B. L'appellation "Esséniens" diffère ici de ce que Philon appelle "Esséens" et Pline l'Ancien "Esseni". Neusner donne à cette appellation un sens commun (mais confus), lié à une mouvance particulière dont les manuscrits ont été en grande partie cachés à Qumran. Neusner donne des repères. D'autres articles préciseront].

Les Esséniens

Les Esséniens se préparaient pour la guerre qui devait clore le temps. C'est pourquoi la communauté de la mer Morte, répartie en groupes conduits par de vrais capitaines, avait adopté une discipline militaire et se plongeait dans la lecture, celle des livres saints connus, mais aussi celle d'autres livres dont personne ne savait rien. Ils s'armaient pour l'Armageddon et leur lutte contre les forces de l'impureté rituelle, du mal et du péché était un combat pour Dieu.[1]

Les pharisiens

Les pharisiens continuaient de vivre dans la société ordinaire. Certains sympathisants formaient des fraternités « haburah » : ils tenaient à manger leur nourriture profane en état de pureté lévitique rigoureuse. A table, ils voulaient être semblables aux prêtres du Temple à l'autel. Ils ne prenaient leur repas qu'avec ceux qui suivaient la loi telle qu'ils la concevaient. Ils se séparaient ainsi de l'homme du commun mais en continuant d'habiter les villes et les bourgs, ils gardaient la possibilité d'entraîner les autres par leur exemple. Les pharisiens lisaient l'Écriture avec la tradition orale, c'est-à-dire soit avec des anciennes traditions qu'ils rattachaient à Moïse soit avec des méthodes particulières d'exégèse et d'enseignement.[2]

Les sadducéens

Les sadducéens étaient partisans de la stricte adhésion à la parole écrite. Ils refusaient à leurs adversaires pharisiens le droit d'interpréter celle-ci. Ils étaient aussi en désaccord avec les pharisiens sur l'éternité de l'âme. Selon les sadducéens, il n'y avait dans l'Écriture aucune justification de telles doctrines. Ils étendirent leur emprise sur l'ensemble du corps sacerdotal et sur les riches de la société.[3]

La Galilée

La Galilée s'était convertie au judaïsme quelques cent vingt ans avant notre ère. Les croyances de convertis de fraîche date ne pouvaient guère assimiler des idées et des problèmes qui réclamaient une étude approfondie, une éducation poussée et des structures de comportement bien établies.

Dans ce contexte général, on voyait passer les gens d'un maître à l'autre : « Que dois-je faire pour entrer dans le Royaume des cieux », cela parce qu'il n'y avait pas de réponse faisant autorité.[4]


[1] Jacob Neusner, Le judaïsme à l'aube du christianisme, Cerf, Paris 1986, p. 33-34

[2] Jacob Neusner, Le judaïsme à l'aube du christianisme, Cerf, Paris 1986, p. 36-37

[3] Jacob Neusner, Le judaïsme à l'aube du christianisme, Cerf, Paris 1986, p. 37

[4] Jacob Neusner, Le judaïsme à l'aube du christianisme, Cerf, Paris 1986, p. 42


Jacob Neusner, (auteur juif)

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